Connaissez-vous le phénomène asiatique du «mukbang», où des individus - perçus comme étant des influenceurs - se filment en mangeant d’énormes quantités de nourriture?
Il y a même une nouvelle série québécoise à ce sujet, Mukbang, disponible sur la plateforme Tou.tv de Radio-Canada.
Écoutez Stéphanie Léonard, docteure en psychologie, spécialisée dans le traitement des troubles de l’alimentation, des comportements alimentaires et de l’image corporelle, aborder le tout au micro de Marie-Eve Tremblay.
La Dr Léonard souligne les risques pour l’image corporelle et la santé mentale, notamment chez les jeunes.
«À la base, il faut comprendre que c'est un moyen d'avoir de l'attention. Je pense que ça, c'est clair», dit-elle.
«Il y a quand même un phénomène qui fait que les gens qui adhèrent, qui aiment ce phénomène ou qui en consomment, c'est souvent des gens qui sont davantage seuls, plus solitaires, donc, qui ont une impression d'observer quelqu'un. Parce qu'il faut comprendre dans ces vidéos-là que, oui, les gens mangent de grandes quantités de nourriture, mais en même temps, ils parlent. C'est comme s'ils nous parlent, partagent leur quotidien, partagent ce qu'ils vivent. On a l'air d'être comme dans un moment d'intimité, ce qui est totalement faux. Mais la première chose, c'est ça. Vous avez vu comme moi, ce n'est pas récent, les fameux concours de mangeurs de compétition qui existent depuis toujours. On est un peu dans le même phénomène.»
«Nous, dans notre société obsédée par la restriction alimentaire, par le contrôle, je ne trouve pas ça nécessairement positif, mais je pense que les gens y voient comme une forme de divertissement, une forme de distraction aussi à ces problèmes que de pouvoir observer quelqu'un qui fait quelque chose qu'on trouve choquant.»