Au moment ou sa première pièce - qui aborde l'immigration au Québec -, est présentée au Théâtre du Nouveau Monde (TNM), la romancière Kim Thúy envisage de quitter la province.
Sa réflexion est alimentée par les discours qui propagent la peur et renforcent les préjugés.
Écoutez Kim Thúy, écrivain et dramaturge, parler de la culture québécoise au micro de Philippe Cantin.
Cette dernière parle de la culture québécoise avec passion.
«C'est une culture qui est sous ma peau. Je suis ici depuis 47 ans. Pourquoi j'en parle aujourd'hui? Tout simplement parce que je dis: c'est pas nous. Et ce que je déplore, c'est le discours comment on présente nos valeurs, notre façon de voir, alors que cette façon-là ne correspond pas avec la réalité. Ce n'est pas ce que je vis dans le quotidien, ce n'est pas ce que je vivais dans le quotidien je vous dirais.
«Mais durant les deux ou trois dernières années, il y a eu un changement. Et là, j'ai vu un changement dans le quotidien, dans mon quotidien. Et c'est là où peut-être je me suis donné en fait le droit d'en parler.»
«C'est facile pour moi de rester dans ma tour d'ivoire, de juste me laisser aimer. C'est facile. Mais quand je suis arrivée ici, à Granby, on m'a tellement aimé, on m'a aimé sans aucune attente, rien en retour. Et là, je me dis: est-ce que je peux juste rester dans ma tour d'ivoire où j'ai le devoir de continuer ce geste d'amour que les Québécois m'ont enseigné, que les Québécois m'ont offert? Et je dois continuer ce geste-là pour leur faire honneur. Et c'est pour ça que j'en parle.»