Les États-Unis et le Panama exhortent l’Organisation des Nations unies (ONU) à donner son feu vert à la création d’une nouvelle force composée de 5000 militaires et 50 civils, habilitée à arrêter les membres de gangs en Haïti.
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, les gangs criminels imposent leur loi dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince.
Aujourd’hui, ils contrôlent près de 90 % du territoire de la capitale et ont largement étendu leurs activités d’intimidation et de terreur dans les campagnes.
Comment les Haïtiens peuvent-ils se sortir de ce bourbier? La communauté internationale peut-elle réellement venir en aide? Et une telle force suffira-t-elle à reprendre le contrôle de la capitale?
Écoutez Étienne Côté-Paluck, journaliste basé en Haïti depuis plus de 15 ans et rédacteur en chef de HaïtiMagazine.ca, faire le point sur la situation dans la Perle des Antilles. De passage à Montréal, il raconte également le parcours périlleux qu’il a dû suivre pour quitter Haïti en toute sécurité.
«On se souviendra qu’il y a eu plus de 10 000 morts à cause du choléra, importé par des forces népalaises [dans les années 2010]. Ça avait créé beaucoup de ressentiment envers cette force-là, même en Haïti. Et c’est aussi pour ça qu’aujourd’hui, les Occidentaux sont peut-être un peu plus frileux.»
«Sincèrement, avec 500 ou 1000 marines, on pourrait probablement régler la situation en deux ou trois semaines. Il y a quelques centaines de groupes criminels, mais ils sont très peu formés, ils ne maîtrisent pas vraiment les armes. Par contre, la police haïtienne n’a pas d’hélicoptères et n’a pas les moyens suffisants pour mener ce type d’opérations. À plus long terme, c’est vraiment cette police-là qu’il faudrait former et soutenir, en identifiant les éléments de qualité. »
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