Le groupe Québec Fier, qui revendique les valeurs conservatrices, a publié sur sa page Facebook des photos de femmes portant le niqab, le voile intégral, sans leur consentement, pour dénoncer ce qu’ils appellent «l’islamisation du Québec».
Selon les propos tenus par le président du groupe, Léo Dupire, le fait de photographier ces femmes dans des lieux publics comme des supermarchés et de les publier est «tout à fait légitime» et ne violerait aucun droit à l’image, car ces femmes «dissimulent leur identité».
Léo Dupire affirme qu’il est «très clair qu’il y a un phénomène d’islamisation au Québec» et que les photos publiées sont basées sur le fait que ses abonnés lui envoient régulièrement de telles images, preuve, selon lui, d’un phénomène qui «se multiplie».
De son côté, Stephen Brown, président-directeur général du Conseil national des musulmans canadiens, dénonce avec fermeté cette pratique ainsi que les commentaires haineux et violents qui en découlent.
Il critique l’interprétation faite par Léo Dupire et met en garde contre la peur générée par ce type de discours.
Écoutez Léo Dupire et Stephen Brown aborder le tout, mercredi après-midi, à l’émission de Nathalie Normandeau et Luc Ferrandez.
Pour Stephen Brown, le port du niqab est «très marginal», touchant «moins de une personne sur 1000 des musulmans au Québec», et il n’est absolument pas un signe d’islamisme radical, selon lui, mais plutôt un signe de la liberté individuelle, un droit qu’il est important de défendre.
«Le signe de l'islam radical, c'est des gens qui font exploser des bombes ou des gens qui essaient d'imposer la charia à l'intérieur des gouvernements comme la nôtre. Des démocraties libérales. [...] Il y a moins de une personne sur 1000 des musulmans au Québec qui portent le niqab.»
Notez qu'en réaction à ces deux entrevues, une musulmane a contacté les animateurs pour souligner qu'elle serait-elle même pour l'interdiction de porter le niqab dans les lieux publics.
Mais pour Luc Ferrandez, il n'y a pas lieu de s'inquiéter de cela, puisqu'il s'agit d'un phénomène marginal, même pour la communauté musulmane elle-même.