La loi spéciale qui dicte les conditions de pratique et de rémunération des médecins continue d'alimenter les discussions. Le ministre de la Santé Christian Dubé tente de défendre sa réforme sur toutes les tribunes.
Écoutez à ce sujet le Dr Jean-Joseph Condé, porte-parole francophone de l'Association médicale canadienne et médecin de famille à Val-d'Or, au micro de Philippe Cantin.
Le Dr Jean-Joseph Condé critique fortement la loi spéciale du ministre Dubé.
«Je suis personnellement abasourdi. Je suis catastrophé par ce que j'ai lu dans la loi 2. Surtout que c'est complètement à l'opposé de ce qu'on voit dans le reste du Canada. [...] Au Québec, on installe la police des docteurs. On installe un climat de dénonciation, un climat de peur, un climat de contrôle de la pratique médicale. Alors les médecins ont raison d'être en colère.».
Et pourquoi ne voit-on pas ça ailleurs qu'au Québec?
«Parce que dans les autres provinces, ils ont droit à l'arbitrage. Donc, on essaie de trouver une entente négociée, on collabore, on discute, et, quand ça ne marche pas, on se fie à l'arbitrage. On ne voit pas ça ailleurs au Canada parce qu'il y a un mécanisme d'arbitrage. Tandis qu'au Québec, ce que je comprends, c'est que le gouvernement a refusé d'aller en arbitrage. Même les fédérations ont proposé un arbitrage non exécutoire, c'est-à-dire ça n'engage à rien, et le gouvernement a refusé un arbitrage non exécutoire.»
Le médecin craint que l'Ontario - qui cherche à attirer des médecins - ne profite de la situation dans ce qui ressemble à un «bar ouvert.»