La parution du rapport Pour une laïcité québécoise encore plus cohérente : bilan et perspectives, de même que les prières de rue tenues devant la basilique Notre-Dame à Montréal la semaine dernière préparent le terrain à un retour du débat sur la laïcité cet automne.
Mais au fond, la CAQ se sert-elle de la laïcité uniquement pour détourner l’attention du public? Existe-t-il réellement un problème d’«islamisation» au Québec?
Écoutez à ce sujet Maryse Potvin, professeure au Département d'éducation et formation spécialisées à l'Université du Québec à Montréal, à La commission.
«Certaines personnes se sont mises à prier dans la rue. C’est arrivé deux fois, si je ne m’abuse. Alors, parler d’islamisation au Québec, je trouve que ça relève d'une nette exagération. En fait, des fêtes religieuses publiques dans les rues et dans les parcs, il y en a depuis très, très longtemps. Pensons aux Hare Krishna, aux processions religieuses catholiques, aux nombreuses fêtes juives aussi qui se tiennent dans l’espace public. À Outremont, par exemple, ce sont des événements fréquents.»
«Ne nous privons pas de critiquer les religions, y compris la religion musulmane. C’est un droit que nous avons, et ce n’est pas du racisme. Nous avons aussi le droit d’exiger que l’État fasse respecter la laïcité dans ses enceintes. Mais dire que la simple vue d’un voile signifie que la société est menacée, là-dessus, je ne suis pas d’accord.»