Le gouvernement fédéral est intervenu pour mettre fin au conflit de travail opposant Air Canada et ses agents de bord. Selon un ancien président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), cette stratégie est une «aberration».
Samedi midi, la ministre de l’Emploi, Patty Hajdu, a ordonné le retour immédiat au travail et imposé un processus d’arbitrage que le syndicat refusait jusque-là.
Elle a affirmé que les Canadiens ne pouvaient subir davantage de pressions économiques et logistiques. Mais, ce n’est pas l’avis de tous...
La grève, déclenchée dans la nuit de samedi, avait aussi entraîné un lock-out et provoqué l’annulation de tous les vols d’Air Canada et d’Air Canada Rouge, perturbant environ 130 000 passagers par jour. Les vols régionaux d’Air Canada Express n’étaient toutefois pas touchés.
Écoutez Marc Ranger, ex-dirigeant SCFP, qui commente l’intervention d’Ottawa dans le conflit, à l’émission Même le week-end, dimanche.
«Je trouve que cette décision est une aberration. Je ne suis pas le seul à le dire. […] La ministre pouvait recourir à l'article 107 du Code canadien du travail pour interrompre ce conflit. Mais, historiquement, c'est seulement depuis un an et demi que le gouvernement fédéral utilise cette disposition pour suspendre des négociations, des droits fondamentaux, dont l'exercice du droit de grève ou le lock-out. [...] Je trouve que l'entreprise Air Canada est un mauvais citoyen corporatif. Elle envoie un mauvais signal.»