Les élections en France ont pris une tournure assez surprenante dimanche, alors qu’à peu près tous les analystes prévoyaient une victoire écrasante du Rassemblement National.
C’est finalement la coalition des partis de gauche, le Nouveau Front Populaire, qui s’est démarquée et a obtenu le plus grand nombre de sièges, sans toutefois obtenir la majorité absolue.
La coalition des centristes (liée au président Emmanuel Macron) s'est aussi démarquée en deuxième position par rapport au nombre de sièges. On se retrouve donc dans une situation assez complexe où ça va être très difficile d'établir les bases d'un gouvernement stable et on ne sait pas encore qui le président Macron va désigner pour devenir premier ministre.
Que s'est-il passé avec le Rassemblement national? Il semble que la stratégie des partis d'opposition de s'allier pour bloquer le RN a très bien fonctionné.
Deux invités commentent la situation au micro d'Élisabeth Crête: l'envoyée spéciale de Cogeco Nouvelles, Any Guillemette, et Julien Toureille, chercheur en résidence, Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul Dandurand.
«Il y a beaucoup de partis dans le Nouveau Front populaire et, ce qu'on a appris aujourd'hui, c'est que tout le monde fait des réunions sans les autres partis. Il y a autant de réunions qu'il y a de partis. Est-ce que ces gens se parlent vraiment?» demande Any Guillemette.
Elle nous fait entendre les commentaires de:
- Manuel Bompard, de la France insoumise
- Jordan Bardella, du Rassemblement National
- De Français présent à la Place de la République
En complément, Julien Toureille, chercheur en résidence, Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul Dandurand, analyse les résultats.
À priori, comment expliquer que le RN est passé de projections qui le plaçaient en tête à la troisième position?
«Ce n'est pas vraiment un recul lorsqu'on regarde en terme de voix. Ils ont obtenu à peu près le même nombre de suffrages au premier et au second tour. Mais le facteur principal qui peut expliquer la contre performance du RN, c'est le désistement dans le cadre de triangulaires des candidats arrivés en troisième position pour faire barrage au candidat du Rassemblement national qui était soit en première ou en deuxième position. Ça, c'est le premier élément.»
https://www.fm1077.ca/audio/635503/pas-un-gage-de-stabilite-politique-en-france«Il y a peut être un second élément qui a joué contre le RN au cours de la semaine, c'est la mauvaise campagne de second tour que le parti a fait. Il n'a pas su convaincre suffisamment ou ncore plus d'électeurs que ses candidats étaient en mesure d'être des députés dans un premier temps et éventuellement de constituer un gouvernement.»
«Parce qu'il faut quand même souligner que le Rassemblement national est le parti qui a le plus de députés à l'Assemblée nationale avec 126 élus. Les gens du Nouveau Front populaire qui revendiquent la victoire, c'est une coalition de plusieurs partis qui ne s'entendent pas entre eux. Et donc le premier parti, c'est le Rassemblement national, suivi du parti d'Emmanuel Macron avec 98 députés.»
On écoute Julien Toureille...