Une étude des chercheurs de l’Université Columbia portant sur 6000 joueurs de la LNH de 1969 à 2022 démontre que les durs à cuire meurent en moyenne dix ans plus tôt que des coéquipiers comparables repêchés au même rang.
Les anciens joueurs Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse, de La Poche bleue, sont venus commenter les résultats de cette étude au micro de Mario Langlois avec une candeur et une franchise désarmante.
«C’est une étude qui est triste, assure Latendresse. C’est certain que la ligue ne peut pas se cacher en disant qu’il n’y a pas de répercussions et qu’il n’y a pas d’impact. Ce n’est pas la réalité. C’est une étude qui fait peur quand tu as vécu là-dedans, que tu as eu des problèmes de commotion et que tu as eu des coups à la tête.»
Latendresse a justement mis un terme à sa carrière en raison de multiples commotions cérébrales.
«Là, on parle de la date de décès, qui est dix ans plus tôt. Mais quand tu regardes tout ce qui est accéléré au niveau des problèmes de tête, d’Alzheimer, de la démence, de la dépression… Au-delà de dire : «Je vais mourir à 60…» C’est : «Comment je vais me rendre à 60…» La mort à 60, ça me fait moins peur que comment je vais m’y rendre. Ma grand-mère est atteinte d’Alzheimer et ce n’est pas jojo.»
«Je regarde juste Guillaume et moi, renchéri Lapierre. Nous ne sommes pas des gars qui se sont battus comme George (Laraque) et ces joueurs-là. Mais la réalité, c’est qu’on rentre au bureau et on prend deux Tylenol. Et plus tard, ça va être deux Advil. Pourquoi? Parce que Guillaume n’est plus capable de marcher. Il a mal aux hanches. Moi, mon cou me dérange. C’est ça la réalité et on le banalise parce qu’on a été habitué à ça.
«Et je tiens à préciser que l’on ne se plaint pas. On a aimé nos carrières. Guillaume, lui, a besoin de silence. Moi, c’est la difficulté avec la clarté et le soleil. Nuageux ou pas, ça me prend mes lunettes de soleil. J’ai besoin de siestes l’après-midi parce qu’il y a une certaine fatigue. Tout le monde vit ses blessures différemment.»
On les écoute...