Le mois dernier, la compagnie québécoise Héroux Devtek a été acquise par un fonds d'investissement américain. Plusieurs personnes se sont demandées pourquoi, d'autant plus que la Caisse de dépôt et placement du Québec était un actionnaire.
Au micro de Philippe Cantin, la chroniqueuse économique du 98.5, Michèle Boisvert, tente de clarifier la situation.
«D'abord Héroux Devtek, est établie à Longueuil depuis à peu près 40 ans. C'est un fleuron chez nous. C'est les trains d'atterrissage, des composantes aéronautiques. Ils vendent beaucoup à la défense américaine», dit-elle.
«Le problème, c'est que depuis quelques années, son action stagne et la direction essaie par tous les moyens de faire monter l'action. Ça ne fonctionne pas. L'entreprise veut faire des acquisitions, mais souvent, quand tu payes par actions, si ton action est sous-évaluée, ça te coûte plus cher. (...) De toute évidence, la direction, l'automne dernier, a décidé de sortir du marché boursier, de se privatiser.»
Or, c'est une loi canadienne de l'impôt sur le revenu avec trois conditions précises qui a fait dérailler l'affaire.
«Les trois conditions étaient réunies pour imposer une facture fiscale très imposante. Tellement que ça aurait pu rendre l'offre caduque, faire en sorte que les actionnaires n'étaient plus intéressants. La Caisse a donc décidé de se retirer. (...) Et c'est pour ça que la caisse à la dernière minute a dit d'accord, on accepte de vendre.»