Un article publié vendredi matin par Caroline Touzin dans La Presse, nous révèle les détails d’un rapport du Protecteur du citoyen qui soulève des pratiques vraiment discutables dans un centre jeunesse de Lévis.
Des ados confinés à leur chambre jusqu’à 15 heures par jour, périodes d’isolement «sans raison», silence lors des déplacements, manque, voire privation de nourriture dans certains cas…
Pour en parler, l'animateur Philippe Cantin accueille la journaliste Caroline Touzin ainsi que Nancy Audet, journaliste, animatrice, conférencière et marraine de la Fondation des jeunes de la DPJ.
«Ce que le Protecteur soulignait, entre autres: les adultes en prison ont plus de temps dehors, passent plus de temps dehors. Et il soulignait que lorsqu'il en a parlé aux gestionnaires du centre, ces gestionnaires semblaient banaliser l'importance pour ces ados, qui, d'ailleurs, ne sortent pas du tout. Ils ne vont pas à l'école à l'extérieur. C'est un centre fermé, ils vont à l'école à l'intérieur du centre, et là, en plus, ils n'allaient pas dehors prendre une bouffée d'air.»
Et qu'en pense Nancy Audet?
«Je suis choquée, encore une fois, mais malheureusement, je ne suis pas étonnée. On le sait, ça fait des années qu'on parle de ces méthodes de travail, de ces conditions de vie qui sont difficiles pour les jeunes en centre jeunesse. Oui, il y a des jeunes contrevenants, mais il y a aussi des jeunes qui sont là en encadrement intensif, des jeunes qui ont été victimes de maltraitance. C'est important quand même de le préciser. C'est des enfants qui ont besoin de soins.
«Il y a eu aussi une enquête dans La Presse où on parlait des mesures de contention qui sont en forte augmentation. Des mesures d'isolement aussi. Et ça, c'est dommageable pour ces enfants. Pour être allée moi-même il y a deux mois dans une unité pareille à celle de Lévis, où il y a un encadrement intensif. Je peux vous dire qu'il faut le voir pour le croire....
«Quand je suis rentrée dans la chambre d'un enfant, j'étais certaine que c'était une cellule d'isolement et j'ai été choquée de voir que non, c'était la chambre d'un enfant qui était tellement petite, minuscule, pareille comme une cellule, pas de fenêtre. C'est un petit bloc de béton. Ce n'est même pas un vrai lit où il y a un matelas par-dessus. La porte se ferme avec juste une petite fenêtre. Elle est verrouillée de l'extérieur. J'en ai eu des frissons. Donc, ces enfants vivent là-dedans, dorment dans ces chambres-là. Donc moi, l'idée qu'on puisse laisser un enfant 15 heures dans une petite pièce comme ça, fermée, c'est inconcevable.»