Pierre Ny St-Amand a été reconnu non criminellement responsable de ces gestes lors de la tragédie de la garderie à Laval il y a deux ans en raison de troubles mentaux.
Deux enfants avaient été tués et six autres avaient été blessés à cette occasion, parmi elles, la fille de Mélanie Goulet, blessée lors de cette tragédie.
Écoutez Mélanie Goulet parler des séquelles subies par sa fille et de son témoignage au Palais de Justice de Laval.
Qu'est-il arrivé à sa fille ce jour là?
«Elle jouait tout bonnement à la table de la garderie avec sa petite amie, la table qui était tout près de la fenêtre où le chauffeur a emboutti la garderie. Donc, elle s'est retrouvée coincée sous l'autobus», explique Mélanie Goulet.
Si elle n'a pas gardé de séquelles physiques, il n'en est pas de même au plan psychologique.
«C'est une petite fille qui a changé, qui a perdu un petit peu sa joie de vivre, qui est beaucoup plus anxieuse qu'elle était. Il faut comprendre que ma fille, elle n'a pas vu l'autobus, donc, elle n'a pas de crainte des autobus. Par contre, elle était de dos lorsqu'elle a été frappée, donc, tout ce qui peut la surprendre, ce qu'elle ne peut pas voir, ce qu'elle ne peut pas prévenir. C'est très anxiogène pour elle.»
Qu'est-ce qui la coche le plus?
«C'est la première fois de ma vie que je suis confrontée au système judiciaire. C'est un système qui est froid, qui est très difficile. C'est un gros processus dans lequel on a navigué dans les dernières semaines.
«L'injustice pour moi, c'est ce que j'ai mentionné un petit peu aujourd'hui, quand je me suis exprimé en cour. Pour moi, la plus grande injustice, elle est beaucoup au niveau des soins qui sont apportés aux gens qui commettent l'irréparable comparativement à ceux qui en sont leurs victimes. Pour moi, c'est ma réalité à moi, je trouve ça insensé. Et le détenu, ça fait deux ans que 100 % de sa vie est dédiée à son rétablissement. Il a accès à des équipes multidisciplinaires qui prennent soin de lui, il est médicamenté, nourri, logé: 100 % de sa vie est dédiée à son rétablissement. Ce qui n'est pas le cas des victimes. Pas du tout.»