La seule clinique privée qui fait des avortements au Nouveau-Brunswick a annoncé qu’elle doit fermer ses portes jeudi, faute de financement. Conséquences : les femmes qui veulent se faire avorter devront se rendre dans un des trois hôpitaux de la province, sur la référence d’un médecin.
Cette annonce pose d’immenses enjeux d’accessibilité pour les femmes du Nouveau-Brunswick parce que leur gouvernement refuse de rembourser les avortements qui sont faits en dehors des hôpitaux.
À l'émission de Patrick Lagacé, écoutez Sophie Lavoie, professeure à l’Université du Nouveau-Brunswick et porte-parole du groupe Justice reproductive du Nouveau-Brunswick, qui milite pour un meilleur accès aux services de santé pour les femmes et les communautés LGBTQ.
Selon cette dernière, les femmes feront face à toutes sortes d'embûches et de délais.
«On est en crise, monsieur Lagacé. On est vraiment dans une situation qui n'est pas à la hauteur des services de santé qu'on devrait avoir au Canada.»
«Même si on se trouve à la frontière des États-Unis, à Saint-Stephen et qu'on veut se faire avorter, la plus proche clinique est à 260 kilomètres. Donc, pour les gens qui se retrouvent dans des milieux ruraux ou éloignés des trois hôpitaux qui font les services des IVG, c'est vraiment un énorme problème, en plus accentué par le fait qu'on n'a pas un très bon réseau de transport public dans la province. Donc, pour se rendre d'un endroit à un autre, parfois c'est assez rocambolesque si on n'a pas accès à une voiture privée.»