La grande Janette Bertrand a récemment revisité son autobiographie Ma vie en trois actes, publiée en 2004.
L'icône de la culture québécoise nous revient à l'aube de son centenaire avec une réédition de sa biographie, alors que la romancière se penche sur l'écriture de son quatrième acte, qu'elle prévoit de présenter en 2024.
Au micro de Catherine Beauchamp et de Patrick Lagacé, elle aborde l'évolution du rôle social des femmes à travers du temps et le choc que la révolution a causé pour le patriarcat.
«Il y a eu 8000 ans de domination des hommes sur les femmes sur la terre. Et puis là, en 100 ans, on change ça. C'est sûr qu'on est les femmes, on est dure à suivre, on va vite, on fait des révolutions, on a vidé les églises au Québec et ce sont les femmes qui l'ont vidée quand le pape Jean XXII a dit que c'était péché de faire de la contraception, d'empêcher la famille. Les femmes ont cessé sans se consulter, sans être en syndicat, ont cessé d'elles-mêmes d'aller à l'église. Écoute, c'est quelque chose qu'on a fait. Il n'y a plus personne dans les églises. Alors c'est une révolution des femmes qui s'est faite ultra rapidement. Faut s'attendre à ce que les hommes se disent: "On était les patrons, on avait des employés, tout allait bien... là, elles veulent être patronnes avec nous autres!»
À l'occasion de cette discussion, on aborde aussi ses inquiétudes pour les couples et les femmes d'aujourd'hui.
«Je me suis battue pour étudier comme mes frères. Je me suis battue pour avoir droit de parole. Je me suis battue, j'ai perdu mon mari parce que et c'est ce que les gens ne supportent pas et qui m'inquiète beaucoup: c'est lorsque les femmes font autant d'argent que les hommes.»
La prochaine étape de Janette Bertrand: le quatrième acte de sa vie et elle y travaille déjà.
Un moment de bonheur radiophonique à consommer sans modération.