Alors que le bras de fer entre les médecins et le gouvernement fait rage depuis quelques jours, les médecins de famille contestent la demande du Collège des médecins demandant d’arrêter d’envoyer des lettres aux patients concernant le projet de loi 106.
En entretien à l'émission de Patrick Lagacé, vendredi matin, le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Marc-André Amyot, discute des tensions entre les médecins et le gouvernement concernant le projet de loi 106, qu'il qualifie de dangereux pour la médecine.
«C'est dommage tout ce qui se passe actuellement. La population ne mérite pas ça. Et le projet de loi 106, c'est un projet de loi dangereux, inquiétant!»
Il souligne la baisse de disponibilité des médecins de famille due à leurs obligations en établissement et critique la proposition de rémunération du projet de loi.
Le docteur Amyot mentionne également l'importance de ne pas alarmer les patients inutilement, conformément aux recommandations du Collège des médecins.
Il ne cache pas que des solutions ont été présentées par son organisation, mais que le ministre n'en a jamais tenu compte dans son projet de loi.
«Il y a un groupe d’experts qui a été mis sur pied. Le ministre a invité un groupe d’experts. Nous, on a participé de bonne foi avec ce groupe d’experts là. On a présenté un rapport, on les a rencontrés, on a participé à l’élaboration de solutions. Qu’est-ce que fait le ministre avec ça? Il n’y en a pas tenu compte avec son projet de loi. Ça, c’est dommage!»
«Des solutions, il y en a, mais elles ne peuvent pas être appliquées de façon unilatérale par la FMOQ. Il y avait plusieurs intervenants qui sont allés en commission parlementaire, qui ont parlé de co-construction du système de santé. C’est extrêmement important. Si le gouvernement impose sa vision du système de santé, c’est un échec assuré. On va frapper le mur!»