Des aînés obligés de rester des heures aux urgences, en attendant un lit disponible, plus de 60 000 visites annuellement, des séjours de 48 heures, l'Hôpital Pierre-Boucher, situé à Longueuil, déborde et craque de partout. Plusieurs intervenants soulignent le grand besoin de rénover l'établissement de santé et d'y ajouter plus ou moins 200 lits supplémentaires.
Alors que l'établissement est en train de travailler sur un nouveau plan de rénovation et d'agrandissement, il est étonnant de constater que la nouvelle urgence qu'aura l'Hôpital Pierre-Boucher ne compte pas de lits supplémentaires...
Écoutez le Dr Jocelyn Dodaro, chef du département des urgences du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est au micro de Luc Ferrandez commenter la sortie de médecins, de gestionnaires et de politiciens qui demandent au gouvernement de revoir le financement afin que l'hôpital soit agrandi.
«Pour donner un exemple concret, on a une personne de 85 ans qui arrive à nos urgences. Elle se fait placer dans les corridors parce qu'il n'y a pas de place ailleurs que sur une civière et elle risque de faire ce qu'on appelle un délirium. C'est une condition médicale quand même urgente, quand même importante chez nos personnes vieillissantes. Avec un délirium, elles deviennent confuses. Ils ne savent plus qu'ils sont rendus dans le temps et dans l'espace. Puis ça amène une mortalité quand même accrue. Il y a beaucoup d'études aussi qui ont démontré en médecine d'urgence que plus on augmente le temps d'attente dans nos urgences pour nos personnes vieillissantes, plus le taux de mortalité augmente. Donc c'est de la science, on n'invente pas ça.»