Devant le milieu des affaires de la métropole, jeudi matin, le président-directeur général d'Aéroport de Montréal, Yves Beauchamp a présenté un plan chiffré à 4 milliards de dollars visant l'agrandissement de l'aéroport Montréal-Trudeau.
L'argent servira notamment à améliorer son accessibilité et à enrayer la congestion automobile. Fini le trafic pour se rendre à l'aéroport Montréal-Trudeau. C'est du moins l'objectif d'Aéroport de Montréal d'ici 2028. Des travaux majeurs sont toutefois à prévoir, selon son PDG, Yves Beauchamp. Une première étape importante a été franchie à la fin février avec l’inauguration du nouveau stationnement P4, situé à gauche du terminal, où les voyageurs pourront entrer à proximité de l’hôtel Marriott. Le P4, c’est 4 étages de 2 800 places.
Un autre stationnement étagé sera construit, sur le site de l’actuel P11, côté Est du terminal près de Côte-de-Liesse, qui sera accessible en 2026 et qui offrira 3 000 nouvelles places. Dès que ce nouveau stationnement sera complété, le stationnement étagé actuel de 5 000 places sera démoli. La démolition du stationnement étagé va libérer de l’espace en façade, ce qui permettra alors l'ajout de deux nouveaux débarcadères à quatre voies chacun, sur deux niveaux, pour 2027 et 2028.
Par la suite, le débarcadère actuel sera aussi démoli pour en construire un nouveau, à quatre voies lui aussi.
Entre-temps, la station du REM devrait être entrée en opération. Une mesure importante qui va entrer en vigueur au mois de mai, c’est l’implantation d’un débarcadère express au nouveau stationnement étagé P4, puis d’un deuxième débarcadère express plus près de la Côte-de-Liesse. Ceux-ci seront desservis par des navettes ayant des temps de parcours de 5 minutes, permettant ainsi aux voitures d’éviter la circulation du débarcadère principal, et ce, pendant tout l’été.
Selon ADM, le public aura accès gratuitement cet été à l'entièreté des stationnements pour une période de 40 minutes.
Une jetée satellite sera aussi ajoutée pour les avions.
Montréal-Trudeau a accueilli 21 millions de visiteurs en 2023. L'objectif est de faire grimper ce nombre à 25 millions en 2028.
Écoutez Yves Beauchamp, PDG de l'aéroport Montréal-Trudeau suivi de Paul Arsenault, professeur au département de marketing de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM et expert en tourisme, au micro de Luc Ferrandez, jeudi.
«Jusqu'en 2028, on va également rajouter des jetées satellites. Donc, c'est un nouveau bâtiment qui est un peu plus loin de l'aéroport et éventuellement on va vouloir le relier soit par un tunnel ou par une autre façon de faire. Ce sera une dizaine de portes supplémentaires. La raison pour laquelle on fait actuellement des satellites, c'est que si on venait construire immédiatement des rallonges à l'aérogare actuelle, on viendrait perturber encore davantage des activités, parce qu'on devrait condamner un certain nombre de portes d'embarquement.»
«La vérité à la base, c'est que Dorval, par exemple, n'était pas prévu pour être un aéroport international. C'était Mirabel qui était supposé d'être cet aéroport et qui était construit à un endroit où on aurait pu effectivement agrandir le nombre de pistes, le nombre de terminaux, etc. Le PDG de l'aéroport de Montréal parlait de La Guardia. Ces aéroports-là sont là depuis des décennies, donc on est coincé à devoir construire en milieu urbain où il n'y a pas beaucoup de place. Et l'autre élément, on s'en doute bien, c'est que pendant qu'on agrandi l'aéroport, on ne peut pas cesser les activités et c'est ce qui fait que les projets finissent par coûter très cher, de nécessité en entretien et en agrandissement. Donc oui, c'est une course sans fin.»