Ce soir en Alabama, un détenu américain sera exécuté par suffocation avec de l’azote, une méthode qui n’a pas encore été testée et qui est dénoncée par l'ONU.
Écoutez Normande Voyer, chimiste, au micro de Luc Ferrandez.
«Vous savez l'expression chercher son air?», demande le spécialiste.
«En fait, quand on dit chercher son air, ce qu'on veut chercher, c'est l'oxygène de l'air. L'oxygène, c'est ça qui est essentiel à la survie. Si on n'a pas d'oxygène, on va mourir. Dans l'air, il y a 21% d'oxygène et là, l'oxygène est capté par nos petits vaisseaux sanguins transportés dans notre corps par l'hémoglobine, une protéine qui est hyper importante et puis là, on a tous nos processus métaboliques qui font qu'on pense, qu'on se parle en ce moment, puis où le cœur continue à battre. Mais si on avait juste de l'azote pur dans l'air qu'on respire, s’il n'y a pas d'oxygène, on va être asphyxié et c'est ça la méthode qui va être utilisée en Alabama pour la première fois pour mettre à mort.»
Il explique qu’autrefois, on utilisait une procédure de trois injections de barbituriques qui assommait le prisonnier.
«Sauf que ces médicaments-là ou ces composés toxiques, il y en a qui ont arrêté de les faire et il n'y a plus de disponibilité. Et c'est ça qui a forcé les États à trouver des moyens alternatifs à l'électrocution, à la chambre à gaz, à l’injection létale, qui étaient le plus utilisé. Et ça, ça a conduit chacun des États aux États-Unis à avoir des protocoles différents.»