Est-ce que ça vaut encore le «coût» d’aller manger au resto?
C'est la question que pose l'animatrice Nathalie Normandeau en tribune téléphonique ainsi qu'à Robert Dion, fondateur et éditeur de HRImag inc., hôtels restaurants et institutions, et détaillants alimentaires.
«Il y a un coût à l'alimentation. Mais cette matière première représente entre 22 et 29 % - quand c'est contrôlé - de la facture. Le restant, c'est du coût d'employés qui, lui, a explosé de façon exponentielle», dit-il.
Robert Dion note toutefois qu'une foule d'autres facteurs expliquent cette majoration des prix dans les restaurants.
«La restauration, avant, ne payait pas pour faire ramasser les poubelles. Il n'y avait pas de site web et elle n'avait pas besoin de fournir de l'internet dans son établissement qui ne rapporte pas une cent, mais qui doit payer pour offrir un service dans le restaurant. Les uniformes fournis, les bénéfices marginaux des employés...»
«Ce sont toutes des choses qui sont venues se rajouter sur la facture dans une industrie qui était principalement contrôlée par des artisans. Des artistes qui étaient là pour la passion de faire à manger, de servir, de donner du bonheur. Et cette industrie est en train d'évoluer, de changer complètement pour devenir une industrie d'entrepreneurs. Et, entre les deux, ça a fait que les prix ont explosé.»
Robert Dion estime que les restaurateurs ont absorbé les augmentations de coûts, de prix et de salaires, durant une période allant de trois à cinq ans, mais après la pandémie et les prêts à rembourser, ce n'est plus possible.
«La moyenne des restaurants au Canada vend 500 000 $ et fait 5 % de profit. Si je calcule bien, ça fait 25 000 $ de profit à la fin de l'année et on doit 40 000 $ (le prêt du gouvernement durant la pandémie). Le bât blesse partout.»
On écoute Robert Dion...
