Le nouveau projet de loi 57 du gouvernement Legault sur la sécurité des élus créé des inquiétudes chez les patrons des grands médias québécois.
François Cardinal et d'autres patrons de presse, dont ceux de Québecor, du Journal de Montréal, de TVA, de Radio-Canada, de CBC, de La Presse Canadienne et de Cogeco, s'opposent au projet de loi, le considérant comme une atteinte à la liberté d'expression et un outil potentiellement antidémocratique.
«Un autre aspect qui est problématique avec le projet de loi 57, c'est celui de la vie privée. On élargit la vie privée des élus municipaux en disant: eux autres aussi, comme les citoyens, ont droit à une vie privée. Je suis d'accord si on ne veut pas donner leur adresse quand ils se portent candidat, c'est une chose. Mais si ça va jusqu'à dire qu'on n'a pas à savoir que le beau-frère du maire a une compagnie de déneigement, ben là, je lève encore une fois un drapeau parce que ça va trop loin. Quand un élu municipal, parce qu'il est chef de parti, reçoit des menaces de mort, ce n'est pas sa vie privée. Il les reçoit, ces menaces de mort-là parce qu'il est chef de parti. C'est donc d'intérêt public. Le projet de loi 57 referme un peu cette porte là en disant: Il faut respecter la vie privée des élus. Donc, c'est sûr que la frontière est difficile à fixer, mais elle est mal fixée dans le projet de loi 57. C'est ce que nous voulons dire, nous, solidairement.»
Ce projet de loi est déposé dans un contexte ou des élus recoivent de nombreuses menaces de mort.