Au cours de l’été, Louis Lacroix discute avec des personnes marquantes qui font une différence au Québec.
Mardi, il réalise une grande entrevue avec Jean-Luc Boulay, chef cuisinier reconnu, qui a reçu, à la fin du mois de juin, l'insigne de l'Ordre national du Québec.
Arrivé à Montréal dans le cadre des Jeux olympiques de 1976, il est maintenant propriétaire de trois restaurants, et est aussi un ardeur défenseur et promoteur des produits locaux et régionaux.
«Ce qui est important, c'est de respecter le produit. Il ne faut pas dénaturer le produit. Et c'est ça qu'il faut faire dans tous les pays du monde et le pays qui le fait le mieux, c'est le Japon. Il y a un respect incroyable envers le produit. Et quand j'ai travaillé au Japon, ça m'a beaucoup, beaucoup aidé justement à respecter et à sublimer le produit. Et c'est ce que j'essaie de faire avec les produits du Québec.»
M. Boulay, chasseur amateur, déplore l'interdiction de vendre du gibier sauvage dans les restaurants québécois.
«C'est une honte et ça me blesse énormément. Il y a des millions d'oies sauvages au Québec [...] Si je pouvais le mettre sur ma carte pendant deux mois, seulement. Il y a 20 000 chevreuils qui se font tuer sur les routes par les voitures. Pourquoi je ne peux pas l'avoir sur ma carte pendant quelques semaines seulement... comme ils font partout en Europe d'ailleurs? Je trouve ça abominable.»