La Commission des droits de la personne et de la jeunesse échoue à sa mission de protéger les enfants, estime l’avocate en droit de la jeunesse Me Valérie Assouline qui représente deux adolescentes au centre d’une histoire d’horreur vécue dans une famille d'accueil publiée dans La Presse mercredi.
Écoutez Valérie Assouline, avocate en droit de la jeunesse, au micro de Paul Arcand.
En 2004, la jeune fille, qui avait 12 ans à l'époque, décide de dénoncer son agresseur qui est le père de la famille d'accueil. Plutôt que de l'écouter, on la traite, en quelque sorte, comme une délinquante.
«On a vraiment fait la sourde oreille. En 2004, elle n'a pas été entendue et son dossier a été fermé, et il n'y a jamais eu une enquête appropriée comme il aurait dû y en avoir. Elle s'est retrouvée punie finalement, pour avoir dénoncé. On l'a placée en centre jeunesse. Personne ne l'a entendue pendant autant d'années. Et ensuite, elle a vu qu'il y a eu d'autres jeunes filles qui ont subi le même sort. C'est un impact terrible qui la suit chaque jour.»
Malgré toutes les structures déjà en place, Me Assouline croit qu'il est temps de créer un poste de commissaire indépendant.
«Un commissaire qui ne doit des comptes à aucun parti politique. Il faut qu'on ait un commissaire à qui la seule personne qu'il doit rendre des comptes, c'est à l'enfant qu'il défend. Et c'est ça qu'il nous manque au Québec. Il faudrait qu'on sache ce qui s'est passé dans cette famille d'accueil, ce n'est pas à moi à faire ça. Pourquoi le ministre n'a pas fait ça d'emblée? Là, il nous dit qu'il est tout à fait bouleversé. Je ne le crois pas. Tout le monde marche sur des œufs quand il s'agit de la DPJ. On ne veut pas offenser la DPJ. La DPJ est là pour protéger les enfants les plus vulnérables. Il est temps d'avoir un commissaire indépendant.»