Un jeune homme de 20 ans s'est fait enlever de façon chirurgicale deux doigts qui étaient parfaitement en santé parce qu'il est atteint d'un trouble qui l'amène à croire que ses doigts ne lui appartiennent pas.
Écoutez la médecin psychiatre, Nadia Nadeau, aborder avec Paul Arcand la notion de dysphorie de l'intégrité corporelle.
«On peut comparer ça exactement au vécu qu'ont les personnes qui ont une dysphorie du genre, où l'individu n'est pas né dans le bon corps, à qui on offre des chirurgies de transition du sexe avec un très haut taux de satisfaction. Et s'il y a un patient qui souffre de dysphorie de l'intégrité corporelle n'est pas née dans le bon corps, mais aurait dû être née amputé. Typiquement les patients, ils vont souffrir d'un bras ou d'une jambe qui les dérangent. Dans ce cas-ci, c'était deux doigts, ce qui est un première dans la littérature. Mais c'est sûr que les patients sont très conscients que leur souffrance est non standard, donc ils ne vont pas nécessairement être très ouverts à en parler. Ils vont être gênés. Et puis le patient, il sait que son membre, il est anatomiquement sain et il sait que c'est à lui, ce membre-là. Mais il n'est pas intégré dans son schéma corporel.»