Il n'est pas rare de voir (ou d'entendre) des patients qui se rendent jusque dans la salle d'opération, prêts à se faire opérer, puis doivent faire marche arrière. On leur dit que leur opération sera remise à «plus tard». Nous apprenions que malgré une enveloppe de 400 millions pour le rattrapage des opérations, c'est tout de même une chirurgie sur dix qui est annulée au Québec chaque jour.
L'adage dit que ça prend un village pour élever un enfant. Dans le cas d'une opération, ça prend également un village, mais de nature médicale cette fois-ci: chirurgien, personnel infirmier, anesthésiste, inhalothérapeute, etc...
Or, dans le contexte de la pénurie de main-d'oeuvre qui sévit dans le système hospitalier, le plan de rattrapage pour les opérations sera-t-il efficace?
Quels sont les risques liés aux nombreuses chirurgies annulées?
Écoutez le Dr Patrick Charlebois, chirurgien colorectal au CUSM et président de l’Association québécoise de chirurgie au micro de Valérie Lebeuf discuter de ce sujet.
«Il y a des conséquences réelles à ces attentes-là sur les soins à prodiguer aussi et les coûts. Les priorisations sont faites sous différents critères. Il y a la priorité médicale, donc l'oncologie. Ces cas de cancer se font en priorité. Puis après ça, bien d'autres cas qui ne sont pas nécessairement des cancers. Mais il y a des souffrances importantes ou des risques de dégénération de maladie plus importants, donc qui sont en priorité par la suite ou des cas plus ou moins urgents par après. Donc on a chaque établissement a un système de priorisation».