La mairesse de Gatineau, France Bélisle, a démissionné jeudi, expliquant sa décision par des raisons de santé, mais pointant aussi du contexte difficile et hostile pour les politiciens au niveau municipal.
Écoutez la mairesse de la ville de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, aborder avec Paul Arcand le contexte toxique qui entoure les conseils municipaux.
«L'ex-mairesse Bélisle l'a un peu effleurée, elle a dit par exemple que les ressources étaient insuffisantes, qu'on vivait une désillusion. Elle parlait aussi du fait qu'il y a des élus qui ne jouent pas leur rôle à la bonne place, au bon moment. Ça peut avoir l'air un peu flou tout ça, mais à l'Assemblée nationale, tout est régulé à la seconde près. Les gens dans l'opposition, il y a d'abord une première opposition, une deuxième opposition, une troisième opposition avec des chefs. Et ça se traduit en temps de parole, en nombre de questions. Nous, on n'a rien de tout ça dans les municipales. Le concept même d'opposition n'existe pas dans la loi sur les cités et villes.»
Elle donne l'exemple que les conseillers indépendants avec qui un maire ou une mairesse doit travailler, doivent parfois jouer le rôle de l'opposition et du parti au pouvoir ce qui engendre de grandes problématiques.
L'aspect de proximité qui est mis de l'avant aussi dans le contexte municipal est une autre source de toxicité potentielle.
«J'ai la chance d'être dans une grande ville, où il y a des médias qui surveillent ce qu'on fait et qui peuvent dénoncer des situations et donner deux versions à chaque situation. Mais imaginez que vous êtes un élu dans une petite ville où vous vous faites intimider par des collègues. Au conseil municipal, ça se passe à huis clos, les esprits s'échauffent. Puis, vous n'avez personne qui vous entend quand vous essayez de dénoncer une situation.»