La frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte, où des dizaines de milliers de Palestiniens qui fuient les bombardements israéliens ne savent plus où aller.
Écoutez Jean-François Lépine, chroniqueur aux affaires internationales et ancien correspondant à Jérusalem, qui brosse le portrait de la situation, au micro de l’animateur Louis Lacroix.
Près de 600 000 réfugiés sont réunis dans la ville de Khan Younès, après avoir fui les combats dans le nord.
«Ils ont fui la ville de Gaza, ils fuient quand ils se retrouvent à la frontière, dans la ville de Rafah qui est à la frontière avec l'Égypte et aujourd'hui la grande préoccupation, c'est: est-ce que ces gens-là vont forcer la main des gardiens de la porte d'entrée de Gaza pour se réfugier du côté égyptien?, se demande le chroniqueur.
«C'est ça la grande peur. Et le secrétaire général des Nations Unies pour la première fois hier, a évoqué un problème d'ordre public possible des gens qui se révolteraient parce qu'ils veulent fuir. Ils n'ont plus d'endroit où se cacher. Et ça, c'est très important dans toute la bande de Gaza.»
Le chroniqueur mentionne aussi les menaces d'épidémies très graves, des déplacements massifs donc, qui pourraient se produire vers l'Égypte.
De plus, l’aide humanitaire des Nations Unies arrive-t-elle aux Palestiniens de la bande de Gaza depuis la fin de la trêve entre le Hamas et l’armée israélienne?
Écoutez aussi Natalie Boucly, commissaire générale adjointe de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), au micro de l’animateur Louis Lacroix.
«On fait face à une catastrophe de plus en plus grave, dit-elle, en direct de la Jordanie. C'est-à-dire que même la réponse humanitaire de la part des organisations humanitaires comme celle que je représente, l'UNRWA, est sur le point de s'effondrer quand on a plus de 85% de la population à Gaza, donc qui représente 1 million de personnes qui sont déplacées, dont 1 200 000 personnes qui ont pris refuge dans nos locaux dans les locaux de UNRWA.»
Surtout, la population a faim, a soif et a aussi froid parce que l'hiver s'annonce.
«Dans nos plans de contingence, on regardait à accueillir 1500 personnes pour une dizaine de jours. On en a entre 4000 et 10 000, ce qui fait que vous avez, en moyenne, une toilette pour 358 personnes.»