Le juge en chef de Cour suprême du Canada, Richard Wagner, a commenté plusieurs dossiers lors de son point de presse lundi allant de la question de l'avortement en passant par la désinformation.
Il a répondu aux questions de l'animateur Paul Arcand, mardi.
La question de l'avortement est de retour dans l'actualité au Canada notamment en raison de ce qui s'est passé aux États-Unis au cours des derniers mois.
Le week-end dernier, à Québec, une manifestation a rassemblé plus de 1000 personnes du mouvement pro-vie.
«Je ne m'immisce pas dans les débats public et politique. Ce n'est pas la place des juges, mais au niveau juridique, je rappelais simplement qu'en 1988, la Cour suprême du Canada a déclaré inconstitutionnels certains articles du Code criminel qui criminalise l'acte d'avortement. Et cela est contraire à la Charte des droits et libertés de la personne. Et ça, ça remonte à 88. Et le législateur, le Parlement, aurait pu, comme il l'a fait dans d'autres domaines, par exemple l'aide médicale à mourir, déposer une autre législation, une autre loi pour couvrir le même domaine. Il ne l'a pas fait. Alors, en ce qui concerne le judiciaire, le juridique, le dossier en ce qui me concerne, il est fermé.»
Le juge met aussi en garde les élus et responsables politiques en garde contre la désinformation.
«C'est un phénomène qui touche toutes les sociétés démocratiques. J'ai été invité récemment au sommet du G20, qui regroupait tous les juges en chef des 20 pays les plus industrialisés au monde, sauf ceux des États-Unis et du Japon. Et on a tous réalisé jusqu'à quel point la désinformation était une arme qui pouvait déstabiliser dans certains pays en tout cas, peut-être pas au Canada, mais dans certains pays, la démocratie et l'ordre établi.»