Le Conseil de la magistrature lance une enquête sur la juge Joëlle Roy, qui avait fustigé le chroniqueur de La Presse Yves Boisvert en plein procès l’automne dernier en se dépeignant comme une femme victime de «violence».
Écoutez le chroniqueur aborder jeudi matin au micro de Paul Arcand la chronique qu'il a écrite et tout le contexte entourant les décisions controversées de la juge Joëlle Roy.
«La chronique, elle était assez factuelle dans le sens que ça fait longtemps que je vois passer les décisions de la juge Roy. Et là, tout d'un coup, j'en ai vu une autre qui était, disons douteuse à mon avis, et j'ai fait une revue de cinq décisions de la cour d'appel où elle était cassée. [...] Dans son cas, c'était des cas où la cour d'appel n’avait souvent des propos très sévères sur pas un point technique obscur, mais vraiment sur l'analyse de la preuve, sur le raisonnement logique, sur une espèce d'apparence de partialité contre les policiers et ainsi de suite.»
Yves Boisvert revient aussi sur la sortie que la juge avait faite contre lui après qu'il ait questionné ses compétences dans sa chronique.
«Elle a dit que c'était de la violence, elle a annulé un procès d'inceste qui devait commencer, qui a été reprise plus tard et elle a reporté au 1ᵉʳ mars, dans quelques semaines, un verdict qu'elle devait rendre dans une affaire d'agression sexuelle et elle est tombé en congé de maladie. Elle est revenue récemment. Alors la plainte porte là-dessus en disant qu'elle a manqué de sérénité et se disait victime de violence, elle a dit notamment qu'elle devrait elle-même aller rejoindre la victime dans le dossier qu'elle devait entendre, auprès des gens qui s'occupent des victimes d'actes criminels, à cause de cet article-là. Vous voyez que c'est un peu intense comme propos. Et donc les plaintes portent sur son comportement cette journée-là et les conséquences que ça a eues.»
Le chroniqueur souligne que ça fait partie du travail des journalistes, d'analyser, de critiquer des décisions et de les rapporter, ce qui est une fonction fondamentale de la société.