Jeudi dernier, le chroniqueur Yves Boisvert de La Presse a publié un texte dans lequel il remettait en question le jugement de Joëlle Roy, juge à la Cour du Québec. La journée de la publication du texte, la juge Roy était manifestement bouleversée, à un point tel qu’elle était incapable de siéger. Elle a donc reporté le procès d’un homme accusé d’avoir agressé sexuellement ses filles.
Au lendemain des événements, toujours très affectée par la chronique d’Yves Boisvert, la juge Roy est revenue en salle d’audience, non pas pour siéger, mais pour répliquer publiquement à la chronique d’Yves Boisvert.
Écoutez Yves Boivert, chroniqueur à la Presse, expliquer comment il a décidé de parler de cette juge, au micro de l’animateur Paul Arcand.
Il soutient entre autres que la juge a manqué de délicatesse concernant le rendu de ce jugement.
«La juge croit l'accusé et l’acquitte», raconte le chroniqueur.
«Mais en passant, elle fait des reproches si tu veux à la plaignante et ça rentre, à mon avis, dans ce qu'on appelle les «mythes et stéréotypes de la bonne victime». Dans un temps révolu, heureusement, le juge pouvait dire: “mais pourquoi étiez-vous habillée comme ça?” Que vous avez, vous avez provoqué l'accusé. Alors dans son cas, elle a dit: “bien, elle était donc chez cet ostéopathe, elle était nue à la demande de l'ostéopathe. Mais pourquoi? Pourquoi est-ce qu'elle n’a pas pris une couverte? Elle aurait pu se rhabiller. C’est comme des reproches à la victime.»
«Quant à moi, c'est le genre de choses qui, si elles avaient été dites par un juge homme, auraient créé beaucoup plus de controverse.»
Il ajoute que d'autres jugements de cette juge ont été infirmés en cours d'appel et en cour suprême.