Un projet de retrait de 250 espaces de stationnement dans Parc-Extension qui mènerait à la création d’une nouvelle piste cyclable est décrié par les résidents du secteur, alors que ceux-ci ne savent plus où laisser leurs voitures.
La Ville de Montréal doit-elle mettre sur pause ses nouveaux projets de pistes cyclables? C'est la question que Paul Arcand a lancée lundi matin aux chroniqueurs Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau.
«La question, c'est comment peut-on penser enlever 250 espaces dans un quartier densément peuplé, avec beaucoup de travailleurs issus de l'immigration?»
Pour l'ancien maire du Plateau-Mont-Royal, l'idée n'est pas de mettre un frein aux projets de pistes cyclables, mais de réduire le parc automobile de la métropole.
Il ne minimise toutefois pas l'impact que la recherche de stationnements créera pour les familles.
«Il y a des gens qui voulaient acheter une voiture qui ne le feront pas. Il y a des gens qui voulaient déménager, qui vont le faire. Il y a des gens qui vont abandonner leur voiture, ils arrivent à la retraite, plusieurs jeunes qui en ont peut-être plus ou moins besoin, etc. Puis ça va se rééquilibrer. Sur le Plateau Mont-Royal, c'est pas 250 places qu'on a enlevé, c'est plus de 2000 dans un quartier où il y avait un besoin de stationnement. Donc il y a un équilibrage qui se fait à long terme, puis il faut laisser faire cet équilibre-là avant de sauter tout de suite sur la pancarte.»
De son côté, Nathalie Normandeau espère que survienne ce rééquilibrage, car pour le moment elle juge que l'idéologie du vélo de l'hôtel de ville va trop vite et bouscule beaucoup trop de monde.
«Que ça vous plaise ou non, vous n'avez absolument rien à dire! (L'administration) on sait où elle s'en va et ce que la mairesse veut. Je ne sais pas si elle souhaite faire de Montréal la Copenhague de l'Amérique du Nord, mais clairement, la mairesse n'aime pas les voitures.»