Le patron de la Banque Nationale a dit jeudi qu’Ottawa et Québec devraient soutenir les entreprises d’ici plutôt que de développer la filière batterie avec une entreprise étrangère. A-t-il raison?
À l'occasion de la Commission Normandeau-Ferrandez, nos deux chroniqueurs se sont penchés sur la question.
Pour Nathalie Normandeau, le patron de la Banque Nationale a tort.
«D'ailleurs, je trouve qu'il fait preuve d'une grande audace de s'aventurer sur un terrain très glissant, celui de critiquer les choix des gouvernements. C'est rare qu'un président responsable d'une grande banque le fasse, mais il faut saluer son audace. Il a tort. Parce que si on suit son raisonnement, jamais le Québec n'aurait pu voir naître, par exemple, la filière éolienne.»
De son côté, Luc Ferrandez félicite Laurent Ferreira de cette sortie.
«Il a totalement raison. Il s'est interrogé tout haut devant 1300 convives. Ce n'est pas le genre d'endroit d'habitude où on fait des interrogations comme celles-là, des remises en cause du gouvernement. D'ailleurs, Michel Leblanc, le président de la Chambre, s'en est surpris. Mais il fallait qu'il le fasse. Il faut que quelqu'un dise au gouvernement: "Mais où est-ce que vous allez avec vos skis dans le bain, là?" Volkswagen, 13 milliards en Ontario?»
Il ajoute que la technologie des batteries évolue rapidement.
«Et le directeur du budget à Ottawa qui dit: "Attention, quand on vous dit qu'on va récupérer notre argent, c'est un mensonge, un pur mensonge, on vous manipule!" Si le gouvernement fédéral avait dit qu'on allait récupérer nos fonds en cinq ans après étude, c'est en 25 ans. Or, n'importe qui, qui connaît les filières batteries un tout petit peu, sait que la filière batterie, c'est complètement révolutionné à tous les cinq ans.»