Le Québec comptera-t-il un nombre suffisant de travailleurs pour subvenir aux besoins des retraités dans 10, 15 ou 20 ans ?
C’est la question abordée par l’animateur Philippe Cantin, alors que la plupart des pays occidentaux voient des changements majeurs dans leur démographie.
Pour en discuter, il reçoit le professeur au Département de démographie à l'Université de Montréal, Yves Carrière, et le journaliste économique au Devoir, Ulysse Bergeron.
«Dans les 150 dernières années, ce qu'on a connu, c'est une forte croissance démographique qu'on n'avait jamais connue dans le passé, soutient Yves Carrière. C'est la période dans l'humanité qui ressort le plus par rapport à ce qu'on a observé depuis le début des temps, c'est la croissance démographique qu'on a connue d'à peu près du début du XXᵉ siècle, jusqu'à environ la moitié du XXIᵉ siècle.»
«Je vous dirais que, si on connaissait la même croissance pendant les 150 prochaines années, il faudrait peut-être commencer à penser habiter la planète Mars.»
De plus, l'impact du vieillissement de la population est préoccupant sur le plan économique.
«Il y avait déjà des études dans les années 2000 qui portaient sur les changements démographiques et l'impact que ça pouvait avoir sur les entreprises, dit Ulysse Bergeron. Pour le Québec, on savait déjà que l'immigration ne permettrait pas de combler le manque à gagner en termes de nombre d'emplois. Et on savait qu'on devait se préparer à une traversée du désert sur le plan de la main-d'œuvre pendant une dizaine d'années ou une quinzaine d'années, et ce, même si on mettait en place des solutions pour freiner le phénomène.»
