L’adoption du projet de loi pour amender l’aide médicale à mourir sera concrétisée d’ici le 9 juin. Malheureusement, les gens atteints d’une maladie grave devront attendre encore deux ans. Écoutez Sandra Demontigny, 43 ans, qui est atteinte d'une forme précoce et héréditaire de la maladie d’Alzheimer, ainsi que Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés et ministre déléguée en Santé.
En effet, le gouvernement Legault se donne deux ans pour permettre les demandes anticipées d’aide médicale à mourir, qui seront autorisées dans le cadre de la nouvelle loi québécoise.
Pour certaines personnes comme Sandra Demontigny, une mère de famille, cette annonce est très décevante, voire inquiétante.
«J’ai reçu cette nouvelle de façon très émotive. Je ne l’attendais pas du tout. J’avais l’impression que le dossier progressait bien. J’ai pleuré. […] Je ne peux pas savoir comment va évoluer ma maladie, mais ça progresse vite. J’ai déjà besoin d’assistance pour plusieurs choses de la vie. Je ne veux pas dépendre de mes enfants pour mes soins de base. Je ne veux pas que mon autonomie repose sur d’autres personnes.»
Questionnée par Paul Arcand sur les causes de ce délai de 24 mois, la ministre a par la suite énuméré de nombreuses raisons associées au système de santé.
«C’est un projet de loi qui a beaucoup évolué. Il a même fait consensus. […] Il amène plusieurs éléments importants. Il y a du travail à faire sur différentes choses, notamment les maisons de soins palliatifs, la formation des IPS (infirmière praticienne spécialisée ou infirmier praticien spécialisé), le constat de décès par les infirmières, l’accompagnement dans les maisons de soins palliatifs et les demandes anticipées...»
La ministre rappelle que le processus de demande anticipée n'existe nulle part au Canada.