Un discours de Vladimir Poutine et une cérémonie au Kremlin ont eu lieu vendredi pour officialiser l’annexion de quatre territoires dans la Fédération de Russie. Écoutez Charles-Philippe David, fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand et président de l'Observatoire sur les États-Unis, qui explique l'«illégalité» et la «dangerosité» de cette manœuvre du président russe.
« Les habitants de Louhansk et Donetsk, Kherson et Zaporijjia deviennent nos citoyens pour toujours », a dit le président russe devant l’élite politique du pays.
Cette annonce intervient après l’organisation de « référendums » d’annexion dans quatre régions d’Ukraine contrôlées en partie par Moscou : Donetsk et Lougansk dans l’Est, Kherson et Zaporijia dans le Sud.
Ces consultations populaires sont toutefois qualifiées de « bidon » par plusieurs observateurs, dont ceux de l’Ukraine et de pays occidentaux alliés. Ceux-ci ont d’ailleurs affirmé qu’ils ne reconnaîtraient pas l’annexion de ces territoires.
«Je pense qu’on devrait utiliser l’expression annexion illégale. L’impact est énorme. Poutine avalise légalement l’absorption, qu’il juge, lui, légale. Ces quatre provinces constituent environ 18 pour cent du territoire de l’Ukraine. C’est un changement brutal. C’est la première fois depuis 1945 qu’un territoire européen est acquis par la force. Ironie du sort, les forces russes ne contrôlent que deux des quatre provinces annexées, à savoir Lougansk et Kherson. C’est la farce et l’absurdité de ce geste de Vladimir Poutine, soit prétendre gouverner des territoires qu’il ne contrôle pas.»