La reprise économique ne va pas se faire sans casse et une hausse de faillites des entreprises est à prévoir au Québec. Ce phénomène est d’ailleurs amorcé.
Au micro de l’animateur Bernard Drainville, Pierre Fortin, président de Jean Fortin et associés, confirme la tendance.
« On voit déjà pour le premier trimestre 2022 une augmentation de 20 %. Présentement, je vous dirais que ce sont plus les entreprises qui constatent qu’elles ne sont pas viables, c’est-à-dire, qu’elles n’ont pas d’espoir de faire des profits dans l’avenir et elles décident de lancer la serviette. »
Malheureusement, selon le syndic, les choses ne vont pas en rester là.
« Dans une deuxième phase, on prévoit plus voir des entreprises qui sont viables, qui vont être capables de générer des profits, mais qui ont tout simplement un taux d’endettement trop élevé. À ce moment, on parle plus de réorganisation financière, c’est-à-dire, on poursuit les opérations et on réduit l’endettement. »
Et quelles sont les entreprises qui peuvent être potentiellement touchées?
« Beaucoup de petites entreprises. Des PME, des PPE, des entreprises qui ont reçu bien souvent en prêts plus qu’elles n’ont de chiffres d’affaires. Tous les programmes des gouvernements étaient orientés sur le « gardons les entreprises en vie, coûte que coûte » avec aucun, ou presque aucun test de viabilité, de solvabilité ou de capacité de remboursement. »
Pas moins de 900 000 entreprises sur 1,3 million au Canada ont bénéficié du prêt de 60 000 $ du gouvernement fédéral.
« Pour bien des gens, ça a été une bouée de sauvetage. Ça a été merveilleux de pouvoir garder des entreprises en vie. Mais pour d’autres, c’est un peu comme un cadeau empoisonné. On les endette et après ça, on le dit, c’est beau, mais il va falloir rembourser. »