Une fois de plus, le projet du tramway de Québec sème la bisbille entre le gouvernement caquiste et l’administration municipale.
Alors que le maire de Québec, Bruno Marchand, a dévoilé les tronçons de rues qui deviendront des voies partagées entre le tramway et la circulation automobile, le ministre Éric Caire a réagi avec émotion, mercredi matin.
Le ministre et député de La Peltrie a déclaré que le maire de Québec « polluait la vie des automobilistes » avec son projet de voie partagée sur le boulevard René-Lévesque.
Il s’est par la suite excusé auprès du maire Marchand mercredi après-midi.
Une compétence municipale
Au micro de Patrick Lagacé, le maire Marchand a expliqué que le gouvernement Legault fait pression pour qu’il retire son projet de voies partagées.
«Dans le cas du tramway, le gouvernement du Québec dit : ‘’On ne veut que la ville de Québec fasse une rue partagée. C’est une condition pour qu’on aille de l’avant dans le projet’’. C’est une compétence municipale. Toutes les villes au Québec ont la capacité d’aménager leurs rues. Ce que le gouvernement Legault ne veut pas que le fédéral lui fasse, il le fait aux villes. Ça n’a pas d’allure»
«Pour faire passer le tramway, on a besoin d’espaces. Pour arriver dans les espaces les plus restreints, on a besoin de restreindre l’espace voiture pour permettre au tramway de circuler. Les citoyens nous ont dit qu’ils préféraient l’option de voie partagée, alors on va venir réduire la vitesse des voitures qui circulent et on va partager la voie avec les autres utilisateurs : vélos et gens qui marchent. Pour rendre ça convivial et faciliter la vie de quartier. Mais le gouvernement essaie de nous dire de ne pas faire ça parce qu’on risque de nuire à des automobilistes»
Qu'en pense Luc Ferrandez?
«Il a toutes les raisons d’être fâché. C’est à la Ville de Québec de décider. Le gouvernement du Québec n’a pas à venir encore une fois mettre des bâtons dans les roues de ce projet. Mais aussi par le ton et la vision de la CAQ. Ce ne sont pas de petites conditions. Le gouvernement veut avoir la main sur le crayon. Dans le fond, c’est le vieux fond de la CAQ qui ressort. Éric Caire s’était fait reconnaître par sa déclaration ‘’No way tramway’’. Ils ont toujours détesté ce projet»