Vladimir Poutine est le chef incontesté de la Russie, mais avant, il a aussi été capitaine et membre du KGB.
Peu de gens l’ont connu à cette époque, mais Sergueï Jirnov est néanmoins du nombre. Au micro de l’animateur Bernard Drainville, ce dernier relate ses rencontres avec Poutine quand il était encore le jeune Vladimir.
« La première rencontre était pittoresque. C’était durant les Jeux olympiques de Moscou. En décembre 1979, l’URSS a envahi l’Afghanistan. Les États-Unis ne sont pas venus. Les Français sont venus sous le drapeau international. Moscou était vide et je travaillais pour une centrale téléphonique de renseignements. »
Le nombre d’appels étant minime, Jirnov reçoit à un moment un coup de fil d’un Français curieux.
« J’ai passé presque trois heures au téléphone avec lui. C’était mon premier Français avec qui je parlais le français. Et moi, j’étais le premier Soviétique avec lequel il parlait. Après ça, j’ai été convoqué dans le bureau de la directrice.
« Dans le bureau, il y avait un petit bonhomme qui m’a amené dans les bureaux du KGB et qui m’a interrogé, qui m’a accusé d’être un traître et d’avoir correspondu avec un pays de l’OTAN. Ce petit bonhomme s’appelait capitaine Vladimir Poutine. C’était notre première rencontre. »
La seconde est survenue en 1984, quand les deux hommes sont entrés en même temps à l’école d’espionnage du KGB.
Et le stade de Poutine à l’école s’est bien passé?
« Pas du tout. Avant d’entrer dans cette école, il avait déjà passé neuf années au service du KGB. Il était un peu vieux. Il avait le grade militaire de commandant. Moi, j’étais un lieutenant. Ça s’est très mal passé pour lui. Il n’a pas été retenu pour rester au centre général de l’espionnage. On l’a renvoyé. »
Vladimir Poutine s’est ensuite retrouvé en République démocratique allemande.
« Il habitait dans un immeuble qui était connu de toute la ville comme l’immeuble de la Stasi (service d’espionnage de la RDA). Il était, en quelque sorte, « grillé » et il ne pouvait plus partir en Occident. Donc, il a raté sa carrière d’espion. »
Et que pense Sergueï Jirnov de l’actuel Vladimir Poutine, le dirigeant de la Russie? Au premier chef, il ne pense pas qu’il soit fou.
« Pour moi, c’est quelqu’un qui est parfaitement au courant de ce qu’il fait. C’est un criminel, c’est un paranoïaque. Ça, je confirme. C’est quelqu’un qui a perdu tout contact avec la réalité, ce qui fait que cette guerre en Ukraine n’a pas de rationalité.
« La seule explication rationnelle, c’est que Poutine veut se venger du peuple ukrainien, qui veut devenir un vrai peuple, une vraie nation et qui est aussi devenu un peuple démocratique. »