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L'expulsion de Camacho a anéanti l'Impact
Rudy Camacho a toujours un peu été le mal-aimé de partisans de l’Impact. Arrivé d’urgence à Montréal en début de saison 2018, Camacho s’est retrouvé dans une chaise qui ne devait pas être la sienne. C’est à la suite de la blessure de Zakaria Diallo au camp d’entraînement que l’Impact, en catastrophe, fait appel au défenseur français.
Rémi Garde arrive à conclure une entente avec lui assez rapidement pour que ce dernier puisse vite venir à Montréal. Mais c’est lorsque les partisans ont vu son salaire, 750 000$, sur une période garantie de quatre ans, que le doute s’installe. Est-il bon à ce point? Aucun autre joueur sous contrat dans la MLS ne possède un contrat garanti pour autant d’années. Les attentes sont élevées.
Comble de malheur, Camacho ne connait pas une bonne première saison. Heureusement pour lui, le club met le doigt sur le problème assez rapidement. Un mauvais dosage de médicaments qu’il doit prendre le rend souvent trop fatigué.
Une fois ce problème réglé, Camacho reprend un peu confiance et commence à enchainer des matchs plus convaincants. Mais la pente est longue à remonter, aux yeux des partisans il doit encore prouver qu’il vaut 3M$ (sur 4 ans).
La saison 2020
Camacho a gagné la confiance de Thierry Henry en charnière centrale. Il déloge même Rod Fanni du poste de partant, et c’est lui qui devient l’homme de confiance aux côtés du jeune Luis Binks. La décision de l’entraîneur semble justifiée; Camacho travaille fort et l’Impact encaisse moins de buts que par le passé.
Camacho connaît même un de ses meilleurs matchs avec l’Impact contre le Toronto FC, marquant un but. Camacho se retrouve sur la liste des finalistes au titre de joueur de la semaine en MLS. Il obtient aussi une place sur l’équipe hebdomadaire d’étoiles de la ligue.
Tout semble bien se passer pour lui. Il joue avec confiance, il dégage plusieurs ballons, il est combattif, perd peu de duels et semble de plus en plus s’imposer comme un leader de l’équipe. Mais à ses yeux, il n’est pas encore là où il le voudrait.
« Je ne pense pas être encore à mon sommet, dira-t-il après avoir reçu ces honneurs. Pour cela il faudrait que je retrouve le niveau que jamais en Belgique. Je travaille encore pour remonter à ce niveau.
La chaîne débarque
Déjà dans le match dans lequel il avait marqué à Toronto, Camacho commet une faute sur Jozy Altidore dans la surface, et les Torontois obtiennent un penalty.
Heureusement, les rouges tentent un jeu truqué qui ne fonctionnera pas.
Dans le match suivant, toujours contre Toronto, Camacho prend un coup franc dans son territoire dans les derniers instants du match, mais remet bêtement le ballon dans l’axe au milieu Nick DeLeon. Ce dernier n’a qu’à refiler vers Altidore qui s’échappe et marque! L’Impact perd ce match 2-1. Une défaite lourde de conséquences.
Jusqu’à ce moment, tout le monde est prêt à lui pardonner.
« Des erreurs, tout le monde en commet, a lancé Henry. Ça ne sert à rien de tout mettre sur les épaules d’un joueur qui se sent déjà mal. C’est en faisant des erreurs que l’on apprend. On espère juste que ça ne se reproduira pas.
Quelques jours plus tard à Vancouver, alors que l’Impact a le vent dans les voiles avec une avance de 4-1, Camacho tente de bloquer un centre en glissant dans la surface de réparation. Malheureusement le ballon frappe sa jambe et trompe la vigilance de Clément Diop. C’est un but contre son camp pour le Français. Heureusement, l’Impact termine le travail et gagne 4-2.
Mais la goutte qui fait déborder le vase se produit mercredi soir, dans le match décisif. Alors que les deux clubs jouent à armes égales, c’est 0-0 à la 37e minute lorsque Camacho perd la tête. Après avoir reçu un coup dur de la part de Cristian Dajome, Camacho se venge sur Fredy Montero. Ce dernier s’approche du joueur de l’Impact qui est toujours au sol et lui adresse la parole. On peut s’imaginer que Montero ne l’invitait pas à prendre une bière après le match. Vexé, Camacho frappe son adversaire au genou avec son poing. Il n’en fallait pas plus pour que Montero se laisse choir au sol.
La sanction sera double pour l’Impact et Camacho, il écope d’un carton rouge, et en plus les Whitecaps obtiennent un penalty. En l’espace de quelques instants, l’Impact se retrouve handicapé d’un joueur et en retard au score, 1-0.
Le geste porte une conséquence lourde. L’Impact ne pourra jamais se relever. La fatigue des joueurs - qui jusqu’à ce moment ne paraissait pas trop - se fait sentir. Il deviendra impossible pour l’Impact de gagner ce match. Les hommes de Thierry Henry ne sont pas l’ombre d’eux-mêmes pour le reste du match.
Le geste de Camacho n’a pas seulement bousillé la rencontre pour l’Impact, mais aussi la qualification en finale du championnat canadien. Potentiellement, l’Impact aurait aussi pu se qualifier ensuite pour la Ligue des champions 2021. Tout cela s’envole à cause d’un geste qui n’aurait jamais dû arriver.
Ciblé par les partisans
Ce matin, Camacho s’avère l’ennemi juré des partisans de l’Impact. Il en prend pour son rhume sur les médias sociaux. Le vol de retour de Vancouver a dû être pénible pour lui. Les partisans demandent sa tête, cette fois c’est trop. Le problème, c’est que Camacho est sous contrat pour encore un an après cette saison.
Il faudra donc se montrer très patient. Ce n’est pas demain que les partisans vont lui pardonner cette autre gaffe. Il ratera le match de dimanche face à l’Union. Mais au-delà de cela, pour le joueur, le club, ses coéquipiers et les partisans, il a besoin de prendre du recul.
Henry a indiqué après le match que le club allait gérer cette expulsion à l’interne. Impossible de savoir si des sanctions supplémentaires lui seront décernées par le club ou la ligue, mais comme un enfant qui n’écoute pas, que ce soit de sa faute ou pas, Camacho doit aller faire un tour dans sa chambre et réfléchir à son comportement et comment cela a nui à toute son équipe.