Alors que la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) étudiera la possibilité d’augmenter le salaire minimum à 18$/l’heure, les commissaires Alexandre Taillefer et Luc Ferrandez trouvent cette mesure irréaliste.
Bien qu’ils jugent important d’augmenter le salaire minimum pour contrer la pauvreté et la pénurie de main-d’œuvre, les deux commissaires estiment qu’il faut y aller de façon beaucoup plus graduelle.
«Augmenter le salaire des gens moins fortunés, c’est extrêmement important. On sait qu’il y a une pénurie d’emploi. Donc, il y a une pression à la hausse au niveau des salaires un peu partout. C’est une bonne chose, mais en même temps, ça fait augmenter les coûts de tout le monde. À 18$/l’heure, c’est une augmentation de 30%. Je n’ai pas l’impression que c’est réaliste. J’ai plus l’impression que c’est du marketing pour essayer de se positionner dans le cadre des négociations qui ont lieu à plusieurs égards. Je trouve ça dommage, parce que la réalité, c’est qu’on ne défend pas les gens qui en ont réellement besoin»
«La lutte à la pauvreté, c’est un des grands succès de la société québécoise qui s’est construit avec plusieurs mesures : garderies à 5$, augmentation du salaire minimum, obligation de payer les pensions alimentaires directement du salaire des pères, etc.»
«Le salaire minimum est situé exactement à la moitié du salaire moyen. Je trouve ça difficile de mettre aussi vite le salaire minimum à 17$/l’heure parce qu’il y a énormément de monde dans le communautaire et les milieux agricoles où le gestionnaire gagne 18$/l’heure. Quand ils disent que ça va coûter seulement 500M$ d’augmenter à 18$/l’heure, non non. Il faut que tu augmentes toute la pyramide des salaires. Ça va pousser tous les salaires vers le haut. Ça me semble irréaliste, mais en même temps, faut faire preuve de sensibilité»