SPA-FRANCORCHAMPS, Belgique — Il en a mis du temps, mais il y est finalement parvenu. Le pilote Ferrari Charles Leclerc a remporté le Grand Prix de Belgique, dimanche, signant du même coup sa première victoire en carrière en Formule 1.
Leclerc, qui est âgé de seulement 21 ans, a complété l'épreuve avec un coussin de 0,981 seconde devant Lewis Hamilton. Son coéquipier chez Mercedes, Valtteri Bottas, a complété le podium, tandis que les pilotes Sebastian Vettel (Ferrari) et Alexander Albon (Red Bull) s'emparaient des deux positions suivantes, dans l'ordre.
«Ferrari était tout simplement trop rapide dans les lignes droites; nous ne pouvions suivre leur rythme. Félicitations à Charles pour sa première victoire, car il l'attendait depuis longtemps celle-là», a évoqué Hamilton.
Le pilote Racing Point Sergio Perez, qui vient tout juste de ratifier une prolongation de contrat de trois saisons, a connu une course irréprochable et terminé sixième. Les commissaires de piste ont cependant indiqué après la course qu'ils allaient analyser le dépassement d'Albon aux dépens de Perez au dernier tour, ce qui signifie que des changements pourraient se produire au classement final de la course.
Lance Stroll, qui s'est élancé de la 16e position sur la grille après avoir écopé d'une pénalité pour avoir procédé au remplacement de son groupe motopropulseur, a démontré de la ténacité et abouti en 10e place.
Cette victoire s'est donc avérée un véritable soulagement pour Leclerc, même si le principal intéressé a admis qu'elle avait un goût doux-amer. C'est qu'elle s'est produite au lendemain du décès du pilote de F2 Anthoine Hubert, lequel était un ami de longue date de Leclerc.
«C'est difficile, mais j'aimerais dédier ma première victoire à la mémoire d'Anthoine. Nous avons grandi ensemble, avec Esteban (Ocon). Je ne peux savourer pleinement cette première victoire, mais c'est un souvenir que je chérirai pour le reste de ma vie»
Le Monégasque a vécu plusieurs courses crève-coeur depuis le début de la campagne — à l'image de la saison de Ferrari —, et son meilleur résultat précédent en F1 avait été une deuxième place au Grand Prix d'Autriche le 30 juin.
Ce dernier a cependant dû profiter d'une directive d'équipe afin de se hisser en tête.
Ferrari a demandé au 26e tour à Vettel, alors premier, de céder le passage à Leclerc, pavant la voie à sa victoire. L'Allemand a accepté — bien malgré lui — d'obtempérer, puisque ses pneus se dégradaient trop rapidement pour qu'il puisse espérer rallier l'arrivée sans effectuer un autre arrêt aux puits.
Vettel s'est alors retrouvé dans la ligne de mire de Hamilton, troisième, qui était chaussé de gommes médium — réputées plus résistantes. Le Britannique, champion du monde en titre, l'a finalement dépassé dans la ligne droite menant au virage Les Combes, au 32e tour. Il n'a plus regardé derrière par la suite.
Antonio Giovinazzi (Alfa Romeo) et Lando Norris (McLaren) ont été contraints à l'abandon dans le dernier tour. Le pilote Red Bull Max Verstappen a subi le même sort — sauf que dans son cas, ça s'est produit dès le départ.
Des milliers de spectateurs déçus
Verstappen, qui partant cinquième, s'est retrouvé coincé entre le muret et la voiture de Kimi Raikkonen dans le premier virage, entraînant un contact. Le Hollandais a été victime d'un bris de suspension quelques centaines de mètres plus loin. Résultat: Verstappen a terminé sa course contre un muret de sécurité.
Il s'agissait d'un dénouement décevant pour les milliers de spectateurs vêtus d'orange qui s'étaient déplacés des Pays-Bas spécifiquement pour l'encourager. C'était aussi une fin abrupte pour le pilote Red Bull, qui avait signé deux victoires et une deuxième place au cours des quatre épreuves précédentes.
Une minute de silence a été observée dimanche à la mémoire d'Hubert, qui est mort en piste samedi à la suite d'un violent accident qui s'est produit pendant l'épreuve de Formule 2 au Grand Prix de Belgique.
Puis, lors du 19e tour — le numéro d'Hubert en F2 — tous les spectateurs se sont levés pour une ronde d'applaudissements en son honneur.