MONTRÉAL — Critiquée par Groupe Mach pour avoir choisi l'offre d'achat d'Air Canada, Transat A.T. estime que la proposition du plus grand transporteur aérien offrait davantage de stabilité, contrairement à celle du promoteur immobilier.
Dans la circulaire envoyée à ses actionnaires en vue de l'assemblée extraordinaire prévue le 23 août, le voyagiste québécois dévoile les raisons l'ayant incité à opter pour l'offre de 13 $ d'Air Canada, alors que Mach proposait 1 $ de plus.
Selon le document déposé mardi auprès des autorités réglementaires, Mach n'a, «en aucun temps», fourni de preuve d'un «niveau de liquidités adéquat, une encaisse suffisante ou un engagement financier ferme».
Transat A.T. ajoute que le groupe immobilier québécois n'avait «pas non plus fait quelque démonstration que ce soit quant à son plan d’affaires» et sa capacité à réaliser «avec succès» la poursuite des activités de l'entreprise.
Le comité spécial formé par la société mère d'Air Transat estime que c'est Air Canada qui offre «la meilleure possibilité de maintenir les emplois à long terme, plus particulièrement pour (...) les pilotes, les mécaniciens et les agents de bord». Transat A.T. compte quelque 5000 employés.
L'approche initiale d'Air Canada est survenue le 5 octobre, par l'entremise de son président et chef de la direction Calin Rovinescu. Selon la circulaire, c'est le 21 janvier que Mach a signalé son intérêt «pour la première fois.»
Par ailleurs, si Transat A.T. a dévoilé la tenue de discussions avec des acquéreurs potentiels le 30 avril, avant son assemblée annuelle, c'est parce qu'elle avait été informée que Mach avait remis directement sa proposition à «plusieurs actionnaires». Craignant des fuites d'information, la société a ainsi décidé de confirmer publiquement la tenue de pourparlers.
Même si le voyagiste a accepté la proposition d’Air Canada, la transaction — dont la clôture est prévue au début de 2020 et qui devra être approuvée par au moins les deux tiers des actionnaires de la société — pourrait se heurter à de nombreux obstacles, dont un examen minutieux des autorités réglementaires, l’opposition d’importants actionnaires ainsi que la possibilité que d’autres offres soient déposées.