Après avoir reçu des menaces sur les réseaux sociaux, une librairie montréalaise a annulé un événement qui devait permettre au chroniqueur Mathieu Bock-Côté et au philosophe Louis-André Richard de tenir un débat intellectuel le 9 mai prochain.
Il semble que des personnes n’aient pas aimé que la librairie Le Port de tête invite Mathieu Bock-Côté qui vient de publier un livre intitulé «L’empire du politiquement correct».
À la suite de cet incident, de nombreux intervenants ont crié à la censure. Les commissaires Patrick Lagacé et Pierre Curzi ont commenté la situation au micro de Paul Arcand.
«Il y a cette tendance à gauche à vouloir supprimer des idées sans même vouloir en débattre. Ça s’est vu sur des campus américains et canadiens. Aussitôt qu’on n’est pas d’accord avec quelqu’un, on va lui trouver un pou. Ça peut être un pou raciste, un pou colonialiste, un pou masculiniste… Et c’est ce dont Mathieu Bock-Côté a été victime. Ce n’est pas de la censure, mais ça n’est pas moins détestable»
«Moi je n’ai pas la même définition de la censure que toi. Quand les menaces et les intimidations convainquent une librairie d’annuler la tenue d’un débat totalement légitime, je pense que c’est un acte de censure. Effectivement, c’est une petite censure parce qu’il a d’autres tribunes pour exprimer ses idées, mais moi, ça m'inquiète. C'est indigne»
«Ça commence à être un peu fatiguant. De voir la gauche qui est supposée être très ouverte sur le monde, mais qui en même temps, te ferme la gueule si t'es pas dans le discours parfait qu'elle a profilé»
Mathieu Bock-Côté réagit
En entrevue avec Bernard Drainville, lundi midi, le chroniqueur du Journal de Montréal a exprimé des craintes quant à la liberté d'expression.
«C'est un autre de ces événements qui se multiplient. On en voit en France, aux États-Unis, au Québec et au Canada. Une certaine extrême gauche, très militante qui ne croit pas à la liberté d'expression. Elle la rejette et utilise l'intimidation, menace d'entartage et même des agressions physiques pour bloquer un conférencier qu'elle n'apprécie pas»
«On me reproche mes positions sur la défense de la laïcité, contre le multiculturalisme. Tout ça se traduit comme du racisme, de l'intolérance, de la discrimination, de l'islamophobie. Ce qui est paradoxal, c'est que ces gens font preuve de la pire des intolérances»