Un rapport rendu public mercredi par le Conseil de gestion du Fonds vert (CGFV) fait état de nombreuses mesures non efficaces pour favoriser la transition écologique et diminuer les changements climatiques.
Sur un total de 185 actions, seulement 71 d’entre elles méritent d'être poursuivies, estime le CGFV.
«Le problème, on ne peut pas l’attribuer au gouvernement actuel, mais plutôt au précédent. Il y a eu énormément d’ingérence politique dans la manière dont le Fonds vert a été géré. Il y a eu un manque total de volonté d’avoir une transparence, une rigueur au niveau de la reddition de comptes. Il y a déjà eu trois rapports de la vérificatrice générale qui disaient que c’était géré tout croche»
«On a la conclusion aujourd’hui que les réductions de gaz à effet de serre (GES) ne sont pas arrivées, que le Québec n’est pas en voie d’atteindre sa cible de GES et qu’il faut réformer le fond vert rapidement»
Qu’est-ce que le Fonds vert ?
Créé en 2006, le Fonds vert a été mis en place pour favoriser le développement durable du Québec par la protection de l'environnement, la préservation de la biodiversité et la lutte contre les changements climatiques.
Le Fonds vert tire ses revenus de plusieurs sources : la vente d’unités d’émission de gaz à effet de serre dans le cadre du système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (marché du carbone), les redevances pour l’élimination de matières résiduelles et la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau.
«Payés pour polluer»
Le Québec s'est donné un objectif de réduire ses émissions de GES de 20 % sous leur niveau de 1990, et ce, d'ici 2020. Une somme de 4 milliards de dollars a été investie à cette fin dans le Fonds vert.
«En grande partie, c’est l’argent de ceux qui achètent des combustibles fossiles, que ce soit le pétrole ou le gaz. Normalement, ce devrait aussi être beaucoup d’argent injecté par les entreprises pollueuses au Québec, mais malheureusement, le gouvernement précédent et l’actuel aussi encore, ont décidé de donner des droits de polluer gratuits à ces entreprises»
À ce titre, il pointe du doigt les cimenteries, les alumineries et les raffineries qu'ils qualifient de grandes entreprises pollueuses.
«Ils reçoivent plus de droits de polluer qu’ils émettent de pollution. Donc en résultante, ils sont payés pour polluer. Alors qu’ils devraient payer et que cet argent soit dirigé dans le Fonds vert»
(Source : www.environnement.gouv.qc.ca)