Au lendemain de la sortie de Jean Charest qui a critiqué ouvertement Philippe Couillard, les réactions sont nombreuses parmi les analystes politiques.
Dans leur segment politique québécoise avec Bernard Drainville, mardi, Paul Journet, éditorialiste à La Presse, et Karl Bélanger, consultant en communication et ex-stratège politique sont revenus sur la sortie publique de Jean Charest à l'endroit de Philippe Couillard et le Patri libéral du Québec.
Selon Paul Journet, M. Charest savait très bien ce qu’il faisait.
«Ça ne me semble pas innocent. M. Charest est beaucoup trop expérimenté pour ne pas savoir ce qu’il est en train de faire. Je pense que l’impact de sa déclaration est d’autant plus grand qu’on ne l’entend pas beaucoup parler des affaires politiques de son successeur. Les propos de M. Charest font quand même mal à M. Couillard»
«Quel timing, Jean Charest parle la journée où la vérificatrice générale sort son rapport et c’était censé ramener le sujet du jour à l’économie qui est positive pour les libéraux. Ç’aurait dû être une super bonne journée pour les libéraux et arrive Jean Charest», a dit Paul Journet.
L’éditorialiste de La Presse a également noté que la sortie publique de Jean Charest a été faite au micro de Nathalie Normandeau, un choix bien réfléchi.
«On sait qu’elle était sa protégée, elle est devenue sa vice-première ministre. Il y a une perception chez les anciens libéraux que Nathalie Normandeau a payé pas mal cher, car ce n’était pas elle l’architecte du système du financement des partis politiques et c’est surtout elle qu’on a vue à l’avant-scène.
«Elle est en très mauvais termes avec Philippe Couillard, elle a déchiré sa carte du PLQ. Et pour M. Charest, ce n’est pas la lune de miel non plus. Quand M. Charest était premier ministre, Philippe Couillard trouvait que le fauteuil du PM avait l’air confortable. Et M. Charest avait flairé ça avec son pif politique», a rappelé M. Journet.
«Jean Charest, c’est un politicien qui a la mémoire longue. Et c’est ce qu’on voit avec Philippe Couillard. Une sortie bien ciblée, presque chirurgicale. Ça fait très mal», a pour sa part mentionné Karl Bélanger.