L’administration américaine a été vivement critiquée après avoir interdit l'accès à une journaliste de CNN à la conférence de presse impliquant Donald Trump et Jean-Claude Juncker, mercredi. Selon la journaliste politique basée à Washington, Laurence Haïm, cette décision relève carrément de la censure.
La Maison-Blanche a reproché à la reporter d'avoir posé des questions «inappropriées» au président américain.
«Elle fait partie du pool de 13 journalistes accrédités qui sont en quelque sorte des ambassadeurs de toute la presse. Cette journaliste essayait de faire son travail. Elle a posé des questions pertinentes par rapport aux agissements du président. […] Elle a notamment voulu avoir une réaction de Donald Trump à propos de la cassette audio…»
Lors d'une mêlée de presse au Bureau ovale, la journaliste Kaitlan Collins a posé quelques questions à Donald Trump, sans obtenir de réponse. Elles concernaient Vladimir Poutine et Michael Cohen, l'ancien avocat de Trump qui a enregistré M. Trump à son insu.
Collins a demandé à de nombreuses reprises quelle était la réaction du président après la «trahison» de Michael Cohen.
Selon CNN, deux proches du président, dont Sarah Huckabee Sanders, la porte-parole de l'exécutif, ont ensuite indiqué à Kaitlan Collins qu'elle n'était pas la bienvenue à la conférence de presse prévue un peu plus tard.
Ces deux personnes lui ont dit que les questions posées étaient «inappropriées» pour ce lieu de réunion, a raconté plus tard Kaitlan Collins.
«C’est cette interdiction qui provoque une crise dans le monde médiatique américain, aujourd’hui», a souligné Mme Haïm, en entrevue avec notre animateur Louis Lacroix, jeudi.
«L’Association des correspondants de la Maison-Blanche, ainsi que toute la presse de Washington et de New York en général, est en guerre avec le président, qui ne cesse de dire que les journalistes sont les ennemis du peuple et qu'ils diffusent de fausses informations. […] À mon avis, le président américain continuera à mépriser la presse.»
Soulignons que Donald Trump s'en prend très régulièrement aux journalistes. Il a souvent qualifié le travail de certains médias, dont CNN, de «Fake News».
En fait, Donald Trump a un préjuger défavorable à l’endroit du réseau CNN depuis déjà un bon moment.
Donald Trump a d’ailleurs muselé un journaliste de CNN, Jim Acosta, en novembre.
(Avec l’AFP)