Dans le contexte du décès de l'ancien premier ministre canadien Brian Mulroney, un grand ami et ancien chef de cabinet adjoint du politicien, Luc Lavoie, et l'ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, se confient à l’animateur Paul Arcand.
Au cours de sa vie, M. Mulroney a influencé beaucoup de personnes. Pour certains, il a été un véritable mentor. Au fil des ans, il a aussi développé de solides amitiés. C’est le cas de Luc Lavoie, qui considérait Brian Mulroney comme son deuxième père.
«Quand tu te retrouvais avec monsieur Mulroney, tu avais l'impression d'être la personne la plus importante au monde. Quand il engageait une conversation ou un contact avec quelqu'un, il y avait une grande sincérité chez lui. C'était vraiment authentique. Et quand tu étais dans son entourage, tu sentais aussi une espèce de "drive". C'était un homme d'action. En fait, s'il y avait un reproche que je pourrais lui faire dans sa carrière de premier ministre, c'est d'avoir essayé d'en faire trop. À la fin, il avait gaspillé tout son capital politique, mais pour de bonnes choses. En ce sens, il aura marqué l'histoire.»
Quant à Jean Charest, ancien premier ministre libéral du Québec de 2003 à 2012 et membre du gouvernement progressiste-conservateur de Mulroney, il a aussi fait partie de la vie privée de l'ancien chef d'État canadien.
«Je l'ai vu samedi soir pour environ 45 minutes et son moral était bon. Il était affaibli, très amaigri et il avait de la difficulté à marcher. Son humeur variait un peu aussi. Il m'a dit pendant la conversation: ''Tu sais, je ne pense pas que je finirai l'année." Et ça m'avait évidemment ému. J’ai essayé de le motiver. Je lui ai dit que c'était cette année le 40ᵉ anniversaire de son élection. Alors j'ai indiqué à Monsieur Mulroney qu’on allait organiser des événements pour souligner son héritage... Je pense que ça le stimulait, mais on connaît la suite des événements… Il était plus mal en point que ce que j’ai pu mesurer. Il a transformé le Canada et changé nos vies, pour le mieux. Il a donné une stature au pays. Il aimait aussi le Québec. […] Il a certainement été l’un des plus grands premiers ministres du Canada.»