Le ministre des Finances Eric Girard a présenté mardi le budget 2023-2024 du Québec. Que représente-t-il pour les Québécois? Écoutez l'analyse de Luc Godbout, chercheur principal à la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke.
La mesure principale : le gouvernement Legault baisse les impôts de 4,6 millions de contribuables québécois. C’était d’ailleurs une promesse de la Coalition avenir Québec avant la plus récente campagne électorale.
Cet allégement fiscal représente environ 370 $ par année, en moyenne, par Québécois. Le gouvernement se privera ainsi de 9,2 milliards de dollars de revenus pour six ans.
C’est toutefois une approche douteuse, selon Luc Godbout.
«M. Girard a réduit les impôts grâce à une réduction des versements au Fonds des générations. Il peut ainsi dire qu’il ne diminue pas en réduisant la croissance des dépenses du gouvernement. On note des augmentations significatives des dépenses pour 2023-2024. Pour les années subséquentes, le ministre des Finances a fait croître ses dépenses moins rapidement que ses revenus, dans le but de retrouver l’équilibre budgétaire. Ça ne sera pas facile de gérer les dépenses. J’ai fait une moyenne de l’ensemble des dépenses du gouvernement de 2023 à 2027. Celles-ci représentent une croissance de 2,1 pour cent pendant que les revenus sont censés augmenter de 3%.»
Cela dit, des secteurs comme la santé et l’éducation vont croître plus que 2,1 pour cent, selon M. Godbout.
Pour l'année 2023, M. Girard prévoit une croissance économique de 0,6 % pour le Québec. Les institutions financières envisagent plutôt, en moyenne, une croissance de 0,3 %.
«Le Québec est relativement en bonne santé financière. Il est en meilleure posture qu'il y a 20 ans pour faire affronter les aléas des cycles économiques, assurément», précise Luc Godbout.
L'écofiscalité
Par ailleurs, M. Godbout aborde l'écofiscalité, qui est possiblement une avenue à explorer par le gouvernement du Québec. Pour l'instant, les mesures dans le budget sont assez modestes. Par exemple, la hausse des frais associés au recyclage des pneus.
L'écofiscalité vise à influencer les prix afin d'y inclure des considérations environnementales.
Les taxes sur l'essence représentent une mesure d'écofiscalité.