En novembre dernier, l’école primaire montréalaise Elizabeth Ballanthyne a interdit à ses enseignants de donner des devoirs à leurs élèves.
Le directeur de l’établissement, Michael Brown, a aboli les devoirs pour ses élèves du primaire parce qu’il estime que «les devoirs sont inutiles et contribuent à épuiser les enfants».
Si cette mesure a fait le bonheur des élèves, elle n’a pas plu à tous les parents de l'école anglophone.
Que dit la recherche scientifique?
«Selon l’ensemble des recherches, les leçons et les devoirs à la maison ont très peu d’impact sur la réussite scolaire, particulièrement au primaire», a affirmé Égide Royer, psychologue et professeur titulaire en adaptation scolaire à la faculté des Sciences de l'éducation de l'Université Laval.
Si les conclusions scientifiques sont sans équivoques, pourquoi les enseignants du Québec continuent de donner des devoirs et leçons aux élèves du primaire ?
Selon le chercheur, l’utilité des devoirs est un mythe pédagogique tenace.
«Ça fait partie des mythes pédagogiques. Les enseignants disent souvent que les parents en demandent ou on pense que ça va développer la responsabilité et les habiletés des enfants.»
M. Royer est sévère à l’endroit du gouvernement qui ne montre pas l’exemple. Selon lui, le ministère de l’Éducation fait fausse route, depuis de nombreuses années, en subventionnant, à l’aide de sommes considérables, de nombreux programmes d’aide aux devoirs et leçons.
«Entre ça et verser de l’eau dans le sable, c’est à peu près la même chose en terme d’impact», assure-t-il.
Lire plutôt
Ce que la recherche démontre par contre, c’est qu’un temps de lecture encadré avec les parents d’environ 15 minutes par soir est beaucoup plus utile à la réussite scolaire des enfants.