Des Québécois ont eu la frousse de leur vie sur le chemin de l’aéroport Juan Manuel Gálvez, dans l’île de Roatan au Honduras, lundi. Le minibus vétuste dans lequel ils sont montés a eu un souci mécanique majeur : les freins ont lâché dans une pente abrupte. Ce voyage, organisé par la compagnie aérienne Air Transat, a donc fini en queue de poisson.
Sans frein, le minibus dans lequel étaient entassés 26 voyageurs s’est soudainement mis à rouler vers l’arrière, dans un environnement montagneux et parsemé de ravins. Au dire de l’une des personnes impliquées dans cet accident, Marie-Ève Dupéré, les gens se sont mis à hurler, pensant qu’ils allaient mourir. Allant à une vitesse assez importante, le minibus a dévalé une pente raboteuse avant de finir sa course dans un arbre. Le choc s’est avéré sévère.
Après une longue attente, les 26 occupants du véhicule, dont plusieurs blessés, ont dû insister pour avoir des taxis afin de gagner l’aéroport. Ils ont finalement pris l’avion pour revenir au pays. Pompiers, policiers et ambulanciers les attendaient à leur arrivée à Montréal, plus de 6 heures après l’accident du minibus.
Mme Dupéré, déplore que le voyagiste Air Transat ait pratiquement laissé à eux-mêmes ses clients durant cette situation d’urgence. Selon elle, il est impardonnable que des personnes blessées et en état de choc aient pris l’avion sans que leur santé soit évaluée. Infirmière, Mme Dupéré a d’ailleurs dû porter secours à plusieurs passagers avec l’aide d’une autre personne. Quant à sa santé personnelle, on lui a diagnostiqué une entorse cervicale lors de sa visite chez le médecin, mardi.
Source: Image fournie par l'un des passagers
Le trajet du minibus
L’événement s’est déroulé lors d’un voyage tout inclus sur l’île de Roatan, au Honduras, du 5 au 19 février.
À la fin du séjour à Roatan, lundi matin, trois véhicules ont quitté l’hôtel en direction de l’aéroport Juan Manuel Gálvez. Marie-Ève Dupéré est montée à bord d’un minibus qu’elle trouvait en mauvaise condition... Ils étaient 26 passagers, pour la plupart âgés. Cinq minutes après leur départ sur une route ardue, le minibus peinait à avancer... Le chauffer a même arrêté l’air conditionné pour donner de la puissance. Il a ensuite immobilisé le véhicule et est sorti pour vérifier l'état du minibus.
Les gens ne comprenaient pas ce qui se passait et le chauffeur ne parlait qu’espagnol. Le représentant d’Air Transat, lui, accompagnait un autre groupe à l’aéroport.
Finalement, les freins étaient en panne.
En contrôlant la descente et en se dirigeant vers un arbre pour arrêter l’autobus, le chauffeur leur a sauvé la vie. L’arbre s’est littéralement encastré dans le minibus. Sous la force de l’impact, tous les bancs ont été arrachés. Les gens ont été écrasés les uns sur les autres. Marie-Ève Dupéré est d’abord sortie par une fenêtre, pour ensuite retourner à l’intérieur afin d’évaluer les blessés.
Les gens attendaient les secours, qui ne sont jamais venus. Du moins, pas avant qu'ils trouvent un autre moyen de transport. Un représentant de l’hôtel est venu et leur a proposé d’embarquer dans un autre vieil autobus. Les gens, effrayés, ont refusé sa proposition. Ils ont insisté pour avoir des taxis...
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La version d’Air Transat
Contactée par une journaliste du 98,5 FM, la compagnie aérienne a dit regretter l’«incident» et a présenté des excuses à ses 26 clients.
Air Transat enquête sur les circonstances de cet «incident», selon un message écrit par l'entreprise à l'endroit du 98,5 FM. Elle a affirmé qu’elle attend le rapport officiel de la compagnie de transport qui assurait le transfert des 26 personnes entre l’hôtel et l’aéroport.
À l’aéroport de Roatan, un représentant d’Air Transat leur aurait demandé s’ils avaient besoin d’assistance, mais tous ont manifesté le désir de prendre leur vol. Le directeur de vol ainsi que les agents de bord se sont part la suite assurés que les passagers impliqués dans l’accident allaient bien. Certains ont été déplacés dans d’autres sièges afin d’être plus confortables. Tous les passagers étaient calmes, certains se sont plaints de maux de dos ou de jambes.
La compagnie offre un crédit de 250 dollars de dédommagement applicable sur un autre vol offert par Air Transat.
Selon nos sources, certains passagers ont entrepris des démarches judiciaires à l’égard du transporteur.
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(Avec la collaboration de notre journaliste à la recherche Fadwa Lapierre)