Le Parti québécois a dévoilé dimanche sa stratégie en santé en vue des élections de l'automne prochain, disant notamment qu'un gouvernement du PQ décloisonnerait les actes cliniques, reverrait le mode de rémunération des médecins et réduirait la charge de travail des infirmières et des préposés.
En conférence de presse, dimanche, à Montréal, le chef Jean-François Lisée, la porte-parole en matière de santé, Diane Lamarre, et le porte-parole en matière de services sociaux et de protection de la jeunesse, Dave Turcotte, ont présenté un programme du parti en santé, précisant bon nombre d'engagements chiffrés et d'échéanciers.
La série de mesures inclut aussi l'implantation d'un réseau de cliniques d'infirmières praticiennes spécialisées — «cliniques sans médecin, destinées aux urgences mineures et au suivi de certaines maladies» — et la création d'équipes d'infirmières et de pharmaciens en Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD).
Ces dernières semaines, le gouvernement libéral, et son ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ont été pris dans la tourmente relativement aux salaires des médecins spécialistes et à un cri du coeur des infirmières sur leurs conditions de travail.
Depuis plus d'une semaine, le premier ministre Philippe Couillard subit les foudres des partis d'opposition qui jugent que Québec a offert un bar ouvert sur le plan monétaire aux médecins spécialistes, au détriment des services offerts aux patients.
L'enveloppe totale versée par Québec aux 10 000 médecins spécialistes passera de 4,7 milliards $, en 2017-2018, à 5,4 milliards $, en 2022-2023, selon les grandes lignes d'une entente de principe, dévoilées vendredi par le gouvernement Couillard.
Par rapport à leurs conditions actuelles, en vertu de l'entente de principe d'une durée de huit ans (2015-2023) conclue avec la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ), il appert que ces derniers verront apparaître environ 2 milliards $ supplémentaires de fonds publics dans leurs poches. Il s'agirait d'un cumul d'augmentations d'honoraires de 511 millions $ en 8 ans, auxquelles il faudrait ajouter un rattrapage salarial à hauteur de 1,5 milliard $, étalé sur 10 ans, une somme promise dans le passé en vertu d'ententes antérieures mais jamais versée.
Le PQ a annoncé que s'il était porté au pouvoir, il «suspendrait immédiatement les versements des avantages supplémentaires concédés aux médecins omnipraticiens et spécialistes par le gouvernement Couillard» — qui, sinon, atteindrait au moins 3 milliards $ sur 10 ans, selon le parti.